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Chapitre 7: Nouvelle aventure et nouveaux tracas

 

Je me réveillai aux premières heures du jour, éblouie par un rayon de soleil qui s’était faufilé entre deux rideaux. Il devait être environ 9 heures. Je m’étirai et me levai pour aller avec hâte prendre une douche. Après la nuit assez mouvementée que je venais de passer, à cause de cauchemars particulièrement horribles, je n’avais qu’une seule envie : me laver et me débarrasser de cette sensation de sueur froide.

En silence pour ne pas réveiller les autres filles, j’enfilai un jean, un débardeur et une chemise en jean, et descendis à la Salle Commune. Ethan et Hugo étaient déjà là.

 

« - Bien dormi, Automne ?, me demanda Hugo d’une voix ensommeillée.

- Ecoutez, par rapport à hier, je...

- Non, m’interrompit Ethan d’une voix douce. On comprend très bien. Ce n’est pas facile ce qui t’arrive et on ne t’en veut pas de nous avoir crié dessus.

- Je suis désolée, soufflai-je soulagée.

- Ne t’inquiète pas pour ça. Alors, bien dormi ?

- Pas vraiment, répondis-je en baillant. J’ai fait plein de cauchemars.

- A propos de quoi ?

- Boaf, rien de spécial, grognai-je en haussant les épaules. J’étais un aigle qui pleurait sans cesse et on me faisait du mal par divers moyens : sortilèges affreux, objets maléfiques qui me faisaient me tordre de douleur... Bref, pas terrible si tu veux mon avis.

- Effectivement, frissonna Hugo. Personnellement j’ai fait un rêve très bizarre. Je volais le balai de Miss Pierce et je l’ai jeté  à travers de l’un des anneaux des buts du terrain de Quidditch, après quoi elle m’a demandé si je voulais bien faire le prêtre pour son mariage avec le professeur Londubat.

- En parlant de Miss Pierce, quand est le prochain cours de vol ?, demanda Ethan après avoir ri.

- Mardi, il n’y en a qu’une fois par semaine, malheureusement.

- Pourquoi on n’a qu’un cours de vol par semaine alors qu’on en a TROIS d’Histoire de la Magie ?, ronchonna Hugo avec une moue butée.

- Pauvre professeur Binns, il ne se rend même pas compte que toute la classe est plongée dans un profond sommeil dès qu’il se met à parler, répondit Ethan d’un ton compatissant.

- Bah, il ne s’est même pas rendu compte qu’il était un fantôme, dit Hugo d’avec un haussement d’épaules désinvolte, alors je ne pense pas qu’il remarque grand-chose. Â»

 

Il y eut un silence, puis un énorme fou-rire nous prit tous les trois, attirant les regards agacés de ceux qui venaient juste de se réveiller.

 

« - Automne, regarde !, me chuchota Ethan alors que je me servais en toasts à la table de la Grande Salle.

- Quoi donc ?

- A la table des Serpentards Â», dit-il en désignant une direction d’un coup de tête.

 

Je regardai droit devant et vis Malefoy. Il arborait un air plus arrogant, plus sournois que jamais et me fixait avec un sourire des plus malsains, entouré d’une bande de Serpentards qui ricanaient en me regardant.

 

« - Laisse tomber, lâcha Hugo en se retournant. Il a dû inventer quelque chose sur toi, voilà tout. Il a dû être tellement vexé hier soir, qu’il s’est arrangé pour inventer et colporter un bobard.

 - Je pense aussi, renchérit Ethan de son éternel air posé. Il vaut mieux arrêter de le regarder, cet idiot fini va penser qu’on s’intéresse à son affreuse bobine. Â»

 

Hugo s’étrangla avec son jus de citrouille et sous les regards offensés des Gryffondor et moqueurs des Serpentard, nous dûmes lui taper dans le dos.

 

« - Je... Je vais mourir... Si je... Continue de rester... Avec vous, toussa Hugo les larmes aux yeux et les oreilles rouges. La prochaine fois, si vous tenez encore à me faire exploser de rire, évitez de le faire au moment où je mange, d’accord ? Â»

 

Le regard hargneux de Malefoy face à nos rires et à notre pure indifférence par rapport à ses provocations me fit rire encore plus. Cependant, mon rire mourut dans ma gorge lorsque je croisai le regard de Peter qui détourna aussitôt le regard et le reporta sur La Gazette du Sorcier, les joues légèrement roses.

 

« - On fait quoi aujourd’hui ?, demandai-je à Ethan qui beurrait sa tartine.

- Aucune idée, avoua-t-il. On peut aller explorer un peu l’extérieur du château ?

- Hagrid, dit brusquement Hugo d’une voix presque inaudible en arrêtant toute activité.

- Quoi, Hagrid ?, demandai-je en levant un sourcil.

- Dès leur entrée à Poudlard, mes parents et Harry Potter allaient régulièrement rendre visite à Hagrid. Il était leur ami.

- Peut-être, dit Ethan en posant sa tartine, mais Hagrid et Harry ont toujours eu un lien spécial. Il l’a apporté aux Dursley, l’oncle et la tante d’Harry, lorsqu’il avait un an. Et il est allé le chercher pour l’amener à Poudlard ! C’est parfaitement normal. Or nous, nous n’avons aucun lien avec lui. Nous ne le connaissons pas, Hugo. Tu t’imagines toquer à sa porte et dire « Bonjour, peut-on faire votre connaissance ? Â»

- Peut-être serait-il content de voir le fils d’un de ses proches amis, dis-je sceptique. Néanmoins, Ethan à raison. On ne le connait pas.

- Mais réfléchissez, lâcha Hugo d’un air hystérique comme s’il venait de faire la plus grande découverte au monde. Mes parents, malgré avoir reconnu l’engouement terrible de Hagrid pour les créatures dangereuses, ont toujours dit qu’il était incroyable.

Automne, il pourrait peut-être te raconter le Conte ! D’après leur description, je doute sérieusement qu’il soit du style à pousser des cris surexcités. Après avoir connu Harry Potter et mes parents, ajouta-t-il en essayant de dissimuler un sourire de fierté, j’imagine que voir quelqu’un d’autre de célèbre ne lui fera rien.

- Je ne suis pas célèbre, dis-je en fronçant des sourcils.

- Tu as bien vu les réactions de tout le monde ! Si on te laissait seule tu mourrais étouffée dans la foule qui se jetterait sur toi.

- Écoute... On ne le connait vraiment pas. Et puis j’ai demandé des explications à mes parents, ils vont me répondre, ça ne sert à rien de demander à quelqu’un que l’on ne connaît pas, d’accord ?, dis-je d’un ton un peu brusque. Pour l’instant, je vais attendre la réponse de mes parents. Et je suis sûre qu’ils vont vite me répondre. Â»

 

A cet instant précis, l’horloge sonna les 10 heures et soudainement, une multitude de chouettes arrivèrent, des lettres ou même des colis attachés à leur patte.

 

« - Voilà le courrier !, s’exclama Hugo. Peut-être tes parents t’ont-ils répondu ?

- Non, ça m’étonnerait, dis-je calmement, ayant une fois de plus honte de mon comportement. Je leur ai envoyé Neige hier soir, ils viennent sans doute de lire la lettre. Â»

 

Cependant, je vis un hibou d’une couleur cuivrée qui laissa tomber un morceau de parchemin devant mon assiette. Interloquée, je remerciai machinalement l’oiseau d’un morceau de croissant et dépliai, sous les regards interrogateurs de mes amis, le papier qui était plié en quatre. Mais ce n’était pas l’écriture de mes parents.

 

« Bonjour Miss Hayleen !

J’espère que votre première semaine de cours s’est bien passée. Seriez-vous disponible cette après-midi, à 14 heures, sur le terrain de Quidditch ? J’ai quelque chose à vous montrer et je pense que ça vous plaira. Je ne peux vous en dire plus sur cette lettre, il est plus prudent que je vous le dise en face. Répondez-moi dès que vous le pouvez par le biais de ce même hibou, et à tout à l’heure j’espère.

Miss Pierce »

 

« - Qui est-ce ?, demanda Hugo intrigué.

- Miss Pierce, j’ai rendez-vous avec elle à 14 heures sur le terrain de Quidditch. Elle dit avoir quelque chose à me montrer.

- Alors tu n’as plus à te préoccuper de ton emploi du temps aujourd’hui, sourit Ethan.

- Effectivement, dis-je en retournant le morceau de parchemin et en griffonnant une réponse pour la prévenir que je serai au rendez-vous. Je me demande ce qu’elle a à me dire !

- Elle va peut-être te proposer d’être dans l’équipe de Quidditch ?!, s’exclama un Hugo surexcité. Ce serait trop génial !

- Je ne pense pas, répondis-je en attachant le parchemin à la patte du hibou du professeur de vol.

- Ta performance lors du –PREMIER !- cours de vol était remarquable, il est vrai que ça ne serait pas très étonnant si elle te proposait un poste dans l’équipe.

- Même toi tu t’y mets, Ethan ?, dis-je avec un sourire amusé aux lèvres. Je verrai bien. Peut-être veut-elle me faire réessayer le parcours, pour s’assurer que je n’ai pas triché ?, réalisai-je soudain.

- Ne pars pas dans cette hypothèse, on est en première année, on ne connait pas encore de sortilèges ou de potions permettant d’être un pro du vol !

- Bah, je verrai bien de toute façon ! C’est à 14h, j’ai le temps d’y réfléchir. Et vous, qu’allez-vous faire alors ?

- On fera comme toi, on verra bien Â», termina Ethan en haussant les épaules.

 

Après un bon petit-déjeuner –sous les regards insistants des autres élèves pour mon plus grand agacement-, nous allâmes chercher nos sacs et nous sortîmes dans le parc, où le soleil illuminait toute la surface de la pelouse et du lac.

 

« - J’avais oublié qu’on avait des devoirs, grommela Hugo en sortant livres, plume et parchemins. La voilà, notre extraordinaire activité du jour.

- On n’en n’a pas encore trop, rit Ethan en faisant de même. 35 centimètres de parchemin en potions à énoncer chaque ingrédient du Philtre d’amour et à expliquer d’où chacun vient, s’entraîner au mouvement de la baguette à faire pour le sort de Lévitations en cours de Sortilèges, placer des planètes sur la carte du ciel en Astronomie, faire 30 centimètres de parchemin en Métamorphose sur le phénomène de la métamorphose et enfin, dit-il en désignant son cinquième doigt, écrire 28 centimètres sur la guerre entre les Sorciers et les Gobelins en Histoire de la Magie.

- Et tu oses dire pas encore trop ?, rugit Hugo en s’affaissant dos contre la pelouse. Ils pourraient être indulgents, quand même.

- Si vous avez laissé tout ça traîner, dis-je sans pouvoir m’empêcher de rire, pas étonnant que vous ayez l’impression d’être déjà mort.

- Comment ça ?, interrogea Hugo en fronçant les sourcils.

- Et bien moi, je n’ai plus qu’à m’entraîner au mouvement du sortilège de Lévitation, j’ai fait tout le reste cette semaine.

- Quoi ?!, s’écria-t-il. Tu as eu le temps de tout faire ?!

- Ce n’était pas très long, tout ce qu’il nous faut se trouve dans les livres. Il n’y a qu’à lire et se servir des informations.

- Je t’ai rarement vu ouvrir un livre quand tu faisais tes devoirs, dans la Salle Commune, remarqua Ethan.

- A vrai dire, j’ai pris de l’avance, répondis-je. Après avoir acheté mes livres au chemin de Traverse, j’ai appris quelques chapitres pour être prête.

- Pouah, dit Hugo en remuant la tête de gauche à droite. Je ne sais pas comment tu fais pour retenir autant de choses.

- Ne t’en fais pas, je t’aiderai si tu veux !

- Merci, sourit-il d’un air reconnaissant.

- Je t’en prie. Â»

 

Ensuite, on n’entendit plus que le chant des oiseaux, le bruissement des arbres et les grattements de plume sur le parchemin. L’horloge sonnait 12h30 lorsqu’Ethan s’étira longuement et souffla.

 

« - Par Merlin, j’ai enfin fini les 30 centimètres de parchemin en métamorphose.

- Que te reste-t-il ?

- La carte du ciel et l’entraînement au sortilège.

- La chance, soupira Hugo. Je n’ai eu le temps que d’écrire le parchemin sur le Philtre d’amour et je n’ai pas encore terminé celui sur la Métamorphose.

- Vous comprenez maintenant que c’est préférable de faire progressivement plutôt que d’attendre la fin de semaine, dis-je en adoptant un faux regard sévère.

- Apparemment, oui, admit Hugo d’un air fatigué. C’est l’heure de manger, on y va ?

- Oui, il faut que je sois sur le terrain de Quidditch dans 1h30. Â»

 

Malefoy me jeta un regard mauvais lorsque je le croisai dans les couloirs mais je l’ignorai. Je n’étais pas décidée à chercher d’avantages d’ennuis. Pas lui, apparemment.

 

« - Hé, Hayleen !

- Écoute, Malefoy, soupirai-je, je n’ai pas envie de te parler, d’accord ? Alors au revoir et bon appétit. Â»

 

Il ne semblait pas l’entendre de cette oreille. Son visage arbora un air complètement décontenancé l’espace d’un instant, puis il reprit son expression dédaigneuse et m’agrippa le bras brutalement avant que je ne parte.

 

« - Hé, grogna Ethan avec un regard effrayant en s’avançant et en arrachant l’emprise de la main de Scorpius sur mon avant-bras. Si tu as un problème avec elle, dis-le tout de suite mais ne t’avise même pas de la toucher, c’est clair ?

- Ouh, s’exclama le blond sans la moindre trace de crainte sur le visage. Ce que j’ai peur ! Tu t’es trouvé un Prince, Hayleen, il est tout sauf charmant mais c’est mieux que rien ! »

 

La bande qui l’entourait rit aux éclats.

 

« - Alors, qu’est-ce que tu lui veux ?, s’imposa à son tour Hugo.

- Je n’y crois pas, même le minable Weasley prend la défense du pauvre petit oiseau même pas capable de se défendre seul. Finalement, ajouta-t-il en poussant mes amis sur le côté, je ne sais pas pourquoi on t’associe au conte, Hayleen, ou même à Gryffondor. Tu ne vaux même pas une Noise. Â»

 

Je me pinçai les lèvres pour ne pas avoir à mentionner l’épisode d’hier et me contentai de le fixer d’un regard noir. Hugo, tentant malgré tout de dissimuler sa surprise face à mon silence, me lançait des petits regards insistants, qui devaient signifier : « Mais qu’est-ce que t’attends ?! Â»

 

« - Vous avez vu ça ?!, s’exclama Scorpius. T’as perdu la parole, l’Aigle ?

- Arrête tes provocations stupides, crachai-je en essayant de me contrôler au maximum. Qu’est-ce que tu veux ?

- Bah, tu le découvriras bien assez tôt, lança-t-il avec une désinvolture énervante au possible. On se recroisa très prochainement, Hayleen.

- C’est ça, au plaisir ! Â»

 

Et je tournai les talons, excédée.

 

« - Le minable cafard !, explosa Hugo une fois assis à la table des Gryffondor. Il ne veut rien te dire, son seul but était de te mettre en furie.

- Ne te préoccupe pas de lui, conseilla Ethan. Je suis content que tu aies réussi à te maîtriser pour cette fois, Automne, mais la prochaine fois n’hésite pas à le remettre à sa place.

- Ethan !, m’exclamai-je surprise. Tu étais d’accord avec moi hier, sur le fait que je ne devais pas l’humilier aux yeux de tous !

- Je suis toujours d’accord avec toi. C’est abominable d’abaisser quelqu’un en public. Cependant, il y a une différence entre prendre plaisir à le faire et le faire sans le vouloir. C’est le faire volontairement et y prendre plaisir qui est abominable, Automne, pas le faire parce qu’on en peut plus et qu’on explose. Tu comprends ? Le hobby favori de Malefoy, après se vanter, c’est de ridiculiser autrui devant sa bande et le maximum de gens possible. Il est exécrable. Tu ne peux pas t’en vouloir de l’avoir remis à sa place hier soir, c’était de la défense –et il n’y avait personne autour. Alors la prochaine fois qu’il cherche une fois de plus à te faire passer pour quelqu’un de minable, n’hésite pas et envoie-lui une bonne réplique bien sentie. Si tu ne dis rien, comme tu l’as fait, il va juste croire que tu ne sais pas répondre face à Scorpius le Parfait. Jamais il ne se rendra compte que tu te tais car tu éprouves de la compassion pour lui. Il ne connaît même sûrement pas la signification de ce mot, du moins s’il connaît déjà son existence. Â»

 

Je restai sans mots. Hugo lui-même était bouche-bée. Il ajouta  comme si de rien n’était :

 

« - La meilleure chose à faire c’est de délibérément l’ignorer, si tu ne tiens toujours pas à le remettre à sa place.

- Facile à dire, soufflai-je. Dès qu’on le croise il ne peut pas s’empêcher de me provoquer. Et comme tu l’as dit toi-même, si je l’ignore il va me croire impuissante et minable, dans l’incapacité de me défendre.

- Dans ce cas, c’est réglé, non ?, dit Hugo soudain diverti par les victuailles qui étaient apparues sur la table.

- Comment ça ?

- Et bien la prochaine fois qu’il te cherchera, tu l’exploses !

- Ce ne sera pas nécessaire, rit Ethan malgré la formule. Dès qu’Automne ouvre la bouche elle l’enterre.

- Quand même pas, dis-je en rougissant légèrement. Et si on arrêtait de parler de ça ? Il y a de meilleurs sujets de conversation que Malefoy.

- Du style ton rendez-vous avec Miss Pierce ?, s’écria Hugo.

- Du style arrêtons de parler de moi, ris-je. Ethan, tu ne nous parle jamais de toi.

- Peut-être parce que ma vie n’est pas aussi trépidante que les votre, dit-il avec un léger sourire. Hugo, tu es le fils de Ronald Weasley et Hermione Granger, les meilleurs amis d’Harry Potter. Tu es destiné à vivre des trucs de dingues. Automne, et bien tu es le centre d’un mystère qu’il faut résoudre, tu es toi aussi destinée à faire de grandes choses. Et moi, je suis juste... Moi. Un garçon de 11 ans qui s’appelle Ethan Davean, fils unique d’un sorcier et d’une sorcière parfaitement ordinaires. Qui a eu une enfance tout à fait normale. Rien à dire de plus. Â»

 

Je me sentis gênée. Il se sentait peut être jaloux ou seul ?

 

« - J’aurais préféré avec une vie ordinaire, répondis-je en esquissant un sourire. Bien sûr, jusqu’avant la Répartition, je pensais avoir une vie ordinaire mais apparemment, ce n’est pas le cas. Et puis tu sais, Hermione Granger est une née-moldue, très intelligente, elle a eu une enfance ordinaire ais ça ne l’a pas empêché de faire des trucs de dingue, elle aussi !

- C’est vrai, admit-il en jetant un regard amusé face à Hugo qui avait brusquement rougi. Mais tout le monde ne s’appelle pas Hermione Granger.

- Comment s’appellent tes parents ?, interrogea Hugo d’un air intéressé.

- Jane Flake, ma mère, travaille comme guérisseuse à Ste-Mangouste et mon père, Christopher Davean travaille au ministère comme Auror.

- Auror ?!, s’exclama Hugo. Et tu oses dire que tes parents sont ordinaires ?! Ils sauvent des vies !

- Oui, confirmai-je. C’est trop génial, Auror ! Et guérisseuse ! Â»

 

Sur ce, nous passâmes tout le repas à discuter de la famille d’Ethan, des métiers et autres anecdotes. Bref, un repas qui me fit oublier mes soucis.

 

« - Automne, s’écria soudain Hugo avalant sa bouchée de gâteau, ton rendez-vous est dans 5 minutes !

- Oh, mince ! A tout à l’heure les garçons ! Â», m’exclamai-je en me levant brusquement.

 

Je courus sur le terrain de Quidditch ou Miss Pierce, souriante, m’attendait. Elle avait deux balais à la main. Mais aucun obstacle n’était présent, ce qui me détendit au plus haut point.

 

« - Ravie que vous ayez pu venir, Miss !, me sourit la jeune femme. La raison pour laquelle je vous... Oh, excusez-moi mais je peux vous tutoyer ?

- Oh, oui, bien sûr, répondis-je.

- Parfait. Disais-je, la raison pour laquelle je t’ai fait venir ici est parce que tu m’as impressionnée –ainsi que le reste des élèves- lors du cours de vol dernier. Â»

 

Je ne pus qu’esquisser un faible sourire.

 

« - Que sais-tu du Quidditch, Automne ?

- Et bien, répondis-je un peu surprise. C’est un sport composé de 3 poursuiveurs, deux batteurs, un gardien et un batteur.

- Tu t’y intéresse ?

- Oui, affirmai-je franchement. Mais je ne connais pas vraiment le nom des équipes dans le monde.

- Ce n’est pas très grave, rit Miss Pierce. Je t’ai demandé de me retrouver aujourd’hui car je voudrais te faire passer quelques tests.

- Des tests ?

- Déstresse !, rit-elle de nouveau devant mon inquiétude visible. Ne t’en fais pas, je n’ai pas cru un seul instant que tu puisses avoir triché lors de ton passage au parcours d’obstacles. Non, je ne lis pas dans les pensées, assura le professeur en voyant mon air ébahi. Je m’en suis juste doutée. Donc tu n’as rien à craindre, il n’y a que toi et moi. As-tu deviné quels seront tes tests ou du moins, à quoi serviront-ils ?

- A savoir si... Je pourrais être dans l’équipe de Quidditch ?, tentai-je en repensant à l’hypothèse d’Hugo.

- Tu vois juste, Automne !, s’extasia Miss Pierce l’air visiblement ravie. Tu vas t’essayer dans chacun des rôles et on déterminera ensemble si tu peux ou pas en faire partie, et dans quel rôle... Mais d’abord bien entendu, il me faut ton accord ! Que penses-tu de faire partie d’une équipe ? Â»

 

Je réfléchis une fraction de seconde. Cette sensation incroyable de voler. Le sport. Une chance fabuleuse qui ne se représentera peut être pas.

 

« - Je suis absolument d’accord !

- J’étais sûre que tu accepterais, Automne ! C’est génial ! Es-tu prête à passer les tests ?

- Sûre et certaine, affirmai-je.

- Très bien. Je t’explique les règles, même si tu les connais sûrement déjà. Cette balle, dit-elle en ouvrant le coffre et en désignant une grosse balle rouge, est un Souafle. Les Poursuiveurs se passent le Souafle afin de le placer dans l’un des 3 anneaux, les buts, que défend le Gardien. Chaque but rapporte 10 points. Celles-ci, continua-t-elle en montrant deux balles foncées, sont des Cognards. Les Batteurs sont chargés de les frapper pour éviter qu’ils n’attaquent leurs coéquipiers et se dirigent vers les joueurs adverses. Enfin, conclut-elle en prenant une petite balle dorée brillantes sur laquelle étaient dessinées de petites formes arabesques, celle-ci est un Vif d’Or. Personne ne doit se soucier de cette balle sauf l’Attrapeur, qui comme son nom l’indique est chargé de l’attraper avant l’Attrapeur adverse. Lorsqu’il l’attrape, il rapporte 150 points et le match est fini. Tu as compris ?

- Oui, répondis-je en hochant la tête.

- Parfait. Alors, je ne pense pas que tu aies le physique pour être batteur et que ça ne t’emballe pas beaucoup ?

- Effectivement, ris-je soulagée.

- Voilà une chose de faite. Je propose que tu commences en tant que Gardienne et je vais jouer le rôle d’un Poursuiveur. Â»

 

Je hochai docilement la tête, mon ventre se tordant un peu. Elle me tendit un des deux balais, celui qu’on a utilisé en cours de vol et qui paraissait miteux à côté de son propre balai.

 

« - Ce balai est un de l’école et n’est donc pas super, admit Miss Pierce. Il n’est que moyennement rapide et assez difficile à contrôler –ce qui ne rend que plus fantastique ta performance. Pour l’instant tu utilises celui-là, mais quand tu joueras le rôle de l’Attrapeur je te prêterai le mien. Alors, rejoignons-nous au centre du terrain ! Â»

 

Je montai sur le balai et me lançai dans les airs. Par Merlin, c’était merveilleux ! Je croisai le regard amusé et ravi de la jeune femme dont les cheveux étaient toujours d’un beau rose pastel et flottaient dans la légère brise.

 

« - Il fait un beau et grand soleil, dis-je en observant le ciel azur. C’est le temps idéal !

- Tu te trompes sur ce point, Automne ! C’est un temps déconseillé pour un match. Sais-tu pourquoi ?

- Car on risque de ne rien voir à cause du soleil !

- Exactement ! Le meilleur temps possible pour un match est lorsque c’est nuageux. Ainsi, il n’y a aucun risque d’être ébloui, particulièrement lorsque l’on est Gardien. Tu vas te placer à droite, le soleil sera dans ton dos. Â»

 

Je suivis ses instructions et allai me placer devant l’anneau central, la peur me tenant toujours. Miss Pierce se plaça au milieu du terrain, le Souafle en main. Je levai un pouce pour lui indiquer que j’étais prête. Elle s’élança, tira dans l’anneau d’à côté et... marqua.

 

« - Ce n’est pas grave, me rassura-t-elle. Ce n’est pas évident ! Je vais être un peu moins dure. Â»

 

Elle reprit le Souafle et s’élança de nouveau. A la fin, mon score était de quatre sur dix. Je ne me sentais pas à l’aise.

 

« - Je ne crois pas que ce poste soit fait pour moi, dis-je à Miss Pierce. Je ne m’y sens pas à ma place. 

- Je le vois bien, sourit-elle. Je m’en doutais également. Tu n’es pas faite pour rester devant les buts, tu es faite pour filer sur ton balai ! Tu vas te mettre à ma place, maintenant, et je serai Gardienne. Â»

 

Elle se plaça devant les buts et je rejoins le centre du terrain, Souafle en main. Je filai dans les airs avant de tirer dans le but de droite et, à ma plus grande surprise, de marquer.

 

« - Bravo, bravo, Automne, super !, applaudit la jeune professeur. C’est très bien ! Aucune hésitation. Ne montre pas au Gardien où tu veux marquer. Le mieux, c’est de fixer le Gardien droit dans les yeux de au tout dernier moment, de tirer ! Enfin, pas sur lui. 

- Promis, je n’essaierai pas de tuer le Gardien !

- C’est ce que j’attendais de toi. On en refait neuf autres ! Â»

 

A chaque fois que je tirais, je plaçais un but. A la fin, mon score était de dix sur dix.

 

« - Woaw ! C’est absolument parfait, Automne !, s’exclama Miss Pierce avec une joie non dissimulée. Tu fais une excellente poursuiveuse ! Qu’en penses-tu ?

- J’aime beaucoup, dis-je la respiration haletante. C’est vraiment super de filer et de donner toute son énergie pour marquer. Et je sais qu’il faudra éviter les adversaires et donc effectuer des feintes, des zigzags... Mais il faudra aussi passer aux autres Poursuiveurs, bien sûr, et j’ai peur de ne pas réussir à viser, de ne pas savoir quand.

- Bien sûr, c’est évident, mais je te rassure : tu le sauras. Et si tu veux, on pourra se revoir samedi prochain avec l’équipe au complet, et tu pourras te réessayer en tant que Poursuiveur si tu le souhaite.

- Mais, dis-je en réalisant soudainement quelque chose, je ne vais pas remplacer un joueur, non ?

- Ne t’en fais pas pour ça, Automne : chaque année, il y a des sélections et chacun, excepté le Capitaine de l’équipe, est remis à l’épreuve.

- Mais alors, ce n’est pas juste !, m’exclamai-je. Je ne devrais pas avoir d’office une place, ce serait horrible pour ceux qui rêvent d’obtenir le poste... Surtout s’il y en a qui sont meilleurs que moi...

- Une fois de plus tu m’impressionnes, déclara-t-elle d’un air grave. Tu fais preuve d’une très belle grandeur d’esprit et je n’en n’attendais pas moins de toi. Or, j’ai discuté avec le Capitaine qui a assisté à ton passage sur le parcours d’obstacles –pour essayer de dénicher un possible membre de l’équipe de Quidditch- et qui, par ta performance a été... Et bien, épaté jusque l’hystérie et la démence serait un doux euphémisme. A la fin du cours, il s’est presque jeté sur moi, en hurlant que tu serais le clou de l’équipe, en tant que Poursuiveur ou Attrapeur. Â»

 

J’en restai sans voix.

 

« - Tu lui ferais beaucoup de peine en refusant un poste, rit Miss Pierce. Alors, prête à tenter le poste d’Attrapeur ?

- Oui, dis-je. C’est peut être celui-là qui m’inspire le plus, pour être franche.

- Pour le côté solo ?

- Oui, affirmai-je soulagée qu’elle l’ait deviné.

- Et bien il est temps de voir si tu es faite pour ce poste, qui requiert de la rapidité et de l’agilité ! Je vais te prêter mon balai. Avec celui de l’école, tu ne vas jamais le rattraper. Le mien, une Flèche Volante, est beaucoup plus rapide et bien plus facile à manier. Tu peux essayer de voler avec si tu veux, avant le test. »

 

Nous redescendîmes à terre, et j’échangeai le vieux balai contre le sien, propre et beau. Dès que je fus montée dessus, je me rendis compte de la différence... C’était comme s’il y avait eu un coussin...

 

« - Ce balai a subi le sortilège du Coussinage, rit Miss Pierce en me voyant regarder le manche. Il est donc bien plus confortable ! Â»

 

Je m’élançai et fut quelque peu déstabilisée par la vitesse et la maniabilité. Il y avait clairement une énorme différence ! Mais ce n’était que mieux. La jeune femme jeta ses cheveux en arrière et prit dans sa main la petite balle dorée :

 

« - Bien ! Quand je vais lâcher le Vif d’Or, il va s’envoler et tu vas devoir l’attraper. Il n’y a donc pas de score, mais je vais évaluer ton niveau en t’observant. Pas de stress, on ne l’attrape jamais en quelques minutes seulement ! Prête ? Â»

 

Je hochai la tête. Il fallait que je me concentre. Elle ouvra sa main : des ailes dorées se déployèrent du Vif d’Or qui passa devant moi et fila à vitesse lumière, presque invisible. Je pris mon élan et m’élançai dans le ciel, à la poursuite de ce qui était à présent un simple éclair doré.

 

« - Alors, Automne ?, hurla presque Hugo en me sautant dessus dès que je pénétrai dans la Grande Salle, à 18h, la sueur dégoulinant de mon front. Qu’est-ce qui s’est passé ? De toute évidence, elle t’a fait faire du Quidditch ! C’est même certain !

- Hugo, laisse-la respirer, elle à l’air épuisée Â», rit Ethan.

 

Je le remerciai d’un regard, toujours silencieuse.

 

« - Ça ne s’est pas bien passé ?, s’inquiéta-t-il en voyant mon silence.

- Et bien..., commençai-je. Ça s’est passé de façon à ce que je sois dès à présent la nouvelle Attrapeuse de l'équipe de Quidditch.

- Alors, là, tu as fait fort, Automne ! Bien joué !, me félicita Ethan les yeux pétillants.

- Tu as récupéré le titre de plus jeune joueuse de Quidditch !, murmura Hugo, abasourdi. C’est dingue...

- C’est génial, tu veux dire ! Allez, raconte-nous tout ! 

- Je suis à vous dans 15 minutes les garçons, le temps que je me lave ! Â»

 

Je ne leur laissai pas le temps de protester et fonçai sous la douche, le cÅ“ur battant la chamade. Qu’allait-il se passer, à présent ? C’était quand même quelque chose : le samedi de ma première semaine de scolarisation à Poudlard, le bilan était déjà chargé : j’ai été envoyée à Gryffondor alors que toute ma famille est Serdaigle de génération en génération, j’ai appris être l’héroïne d’un conte dont j’ignore fichtrement l’histoire et pour finir, j’étais dès à présent l’Attrapeuse de l’équipe de Quidditch. Pour être franche, ça faisait un peu trop de nouvelles pour moi. Trop de choses à digérer en même temps â€“sans oublier, entre guillemets, le comportement bipolaire de Peter suite à mon admission chez les Gryffondor et à la découverte de mon soi-disant personnage de conte. Heureusement que j’avais Ethan et Hugo, sinon j’aurais explosé. Vivement que mes parents répondent à ma lettre. Que tout ce bazar ai enfin un sens, que les pièces du puzzle se calent ensemble.

Je m’habillai et descendis fissa dans la Salle Commune.

 

« - On en a assez d’attendre, Miss Hayleen ! Veuillez avoir l’obligeance de nous dire ce qui s’est passé ! Â», s’écria Hugo en me sautant une nouvelle fois dessus.

 

Je ris aux éclats et après s’être installés tous les trois sur le canapé, Ethan et Hugo me dévisagèrent les yeux brillants. Ainsi, je commençai mon récit, me réchauffant les mains devant le feu de cheminée.

Lors du dernier essai, pour celui du poste d’Attrapeur, j’ai été particulièrement concentrée pour ne pas le louper. Il va tellement vite ! Je pouvais à peine le voir. Mais après diverses acrobaties dangereuses et difficiles à contrôler et quelques minutes, je me suis vue tendre la main et saisir le Vif d’Or. En me retournant vers Miss Pierce, je l’ai vue afficher un petit sourire satisfait, à côté d’un grand garçon aux cheveux bruns et bouclés qui sautait partout et levait le poing. Lorsque je suis descendue un peu déconcertée, il m’a applaudi en parlant tellement vite que je n’ai pas tout à fait saisi ce qu’il a dit et m’a secoué la main en me suppliant d’intégrer l’équipe de Quidditch.

 

« -... Alors, j’ai accepté, il m’a serré à nouveau la main et avant de partir en courant, m’a promis que je recevrai son hibou très vite pour les heures d’entraînement. Miss Pierce m’a félicitée et m’a dit que j’ai fait un travail remarquable, terminai-je les joues un peu rosies –et pas que par la chaleur du feu.

- Alors ça c’est... C’est...

- C’est trop chouette !, s’exclama Ethan en coupant Hugo. Félicitations Automne ! Tu n’as même plus besoin de cours de vol !

- Oh, si, justement, l’interrompis-je cette fois rouge écrevisse. Il va falloir que je m’entraîne dur si je veux conserver mon poste. Et les cours de vol me seront donc très utiles. Â»

 

Hugo me sauta dessus en criant, ce qui provoqua un haussement de sourcil mécontent à ceux qui étaient en train de travailler. Je me sentais bien. J’étais là, à rire avec mes amis dans la Salle Commune de Gryffondor, à partager des instants que je n’oublierai jamais.

Alors que nous faisions nos devoirs, à l’approche de 19 heures, un hurlement déchirant se fit entendre à l’extérieur de la Salle Commune. Ni une ni deux, je me levai d’un bon et saisis ma baguette, bien que je ne connaissais aucun sort de défense ou quelque chose de similaire. Tout le monde fit de même et il y eu un grand silence. Plus aucun bruit. On commençait à se détendre et à se demander si nous n’avions pas rêvé ou s’il s’agissait d’un autre bruit lorsqu’un autre cri résonna dans le couloir. Je sortis en trombe, suivie par mes amis. Une élève qui avait l’air d’être en première année et qui était minuscule et frêle  était allongée par terre et gémissait.

 

« - Vite ! Il faut l’emmener à l’infirmerie !, s’écria Ethan aux autres élèves. Il faut appeler Mme Pomfresh ! Â»

 

Les autres acquiescèrent et se précipitèrent dans l’escalier en un raffut monstre. Je me penchai sur la jeune fille :

 

« - Qu’est-ce qu’il y a ? Â», demandai-je doucement.

 

Mais elle ne répondit pas. Ses cheveux châtain clair, longs et bouclés, étaient entortillés autour de son joli visage aux traits fins. Elle semblait apeurée et incapable de répondre. Lorsqu’elle leva vers moi des yeux noisette, son expression qui affichait jusqu’alors la douleur se métamorphosa en une étrange surprise. Elle entrouvrit la bouche et murmura :

 

« - Blond... Vert... Lui... Tout flou... »

 

Je compris directement. Lorsque Mme Pomfresh arriva, elle se précipita vers la jeune fille et me demanda :

 

« - Que s’est-il passé ?

- Je l’ignore, répondis-je. On l’a entendue crier de la Salle Commune, et lorsque l’on est sorti, on l’a vue ici. Mais je crois qu’il s’agit de l’œuvre d’un élève.

- Un élève qui aurait agressé une jeune fille ?, murmura l’infirmière en faisant apparaître un brancard et en faisant léviter l’élève pour la poser dessus. Nous éclaircirons ce mystère plus tard. Cette élève a besoin d’aller à l’infirmerie. Retournez à vos affaires, dit-elle à l’assemblée curieuse. Merci de m’avoir prévenue. Â»

 

Elle pointa sa baguette sur le brancard, marmonna une incantation et il la suivit pendant qu’elle descendait l’escalier.

 

« - L’œuvre d’un élève ?, répéta Hugo une fois revenus dans la Salle Commune. Comment le sais-tu ? Qui est-ce ?

- Je crois que c’est Malefoy.

- Scorpius ? Â», interrogea Ethan en fronçant les sourcils.

 

Je leur racontai ce qu’elle m’avait dit.

 

« - Malefoy est blond, il est à Serpentard et il portait donc peut être du vert !

- Il n’est pas le seul Serpentard à être blond, Automne, ça ne veut rien dire..., dit-il d’un ton posé. De plus, tout le monde porte des vêtements moldus, n’importe qui aurait pu mettre du vert, pas seulement un Serpentard. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il est blond.

- C’est forcément lui. Il est infect. Qui sait, peut-être qu’il lui a jeté un sort et qu’il espérait que tout le monde croie que ce soit moi !

- Tu t’emportes, Automne, dit Hugo. Rien ne te dit que c’est lui. Â»

 

Je répondis par un grognement. C’était Malefoy, c’était évident ! Mais pour savoir si c’était vraiment lui, il fallait aller voir...

 

« - Je vais à la bibliothèque, décidai-je précipitamment en prenant mes livres.

- Tu n’avais pas fini tes devoirs ?

- Il faut que je me renseigne sur le devoir de métamorphose. Je ne suis pas sûre d’avoir tout dit.

- Mais, on a les livres et...

- Écoute, Hugo, coupai-je un peu sèchement, il faut que je trouve d’autres informations pour mon devoir et je pense qu’il y en aura plus là-bas que dans ce livre. A tout à l’heure. Â»

 

Sur ce, je  pris mon sac et sortit de la pièce tranquillement, jusqu’à ce que la porte se referme derrière moi et que je me mette à courir dans les escaliers jusque la Grande Salle. Si Malefoy portait du vert, il était coincé jusqu’au cou !

Je balayai l’immense pièce peuplée de monde du regard et m’arrêtai sur celle des Serpentard : le blond était là, entouré de sa bande d’amis habituels, à s’esclaffer d’un rire que j’entendais d’ici. Je détaillai sa tenue : il portait un chandail gris avec des boutons blancs et un serpent noir dessiné sur chaque épaule, mais pas la moindre tache verte...

Peut-être son pantalon était-il vert ? Comme pour répondre à ma pensée, il se leva : il portait un simple jean... Je regardai ses pieds : de simples chaussures noires elles aussi. Ce n’était pas possible ! C’était lui, forcément ! Mais plus je m’approchai, plus je sentis mon corps s’affaisser : aucune tâche, aucun point vert. Pas le moindre détail un tant soit peu verdâtre. Il leva la tête et quand il me vit, m’adressa un sourire démoniaque accompagné un petit signe de la main. Il savait. Il savait que je l’avais démasqué. Peut-être en disant « Vert Â», la jeune élève parlait juste de Serpentard ? Il me pointa du doigt et ce qu’il dit à ses amis devait être très drôle puisqu’ils éclatèrent d’un rire malveillant. Je lui adressai un regard noir, ce à quoi il répondit par un autre petit sourire narquois avant de rire avec les autres. D’une humeur massacrante, je passai devant Peter sans lui accorder la moindre attention et sortit de la Grande Salle. Il avait attaqué cette élève et j’allais le prouver ! 

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