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Chapitre 5 : L'auto-persuation ne fonctionne pas toujours

La semaine défila sans qu’il y ait d’autres bizarreries, comme les appelait Ron, et bien que ça arrangeait Harry qui n’osait plus regarder Malefoy en face, il était tiraillé par l’envie de lui reparler. Il se levait le matin en ne pouvant s’empêcher d’essayer d’être relativement potable et se couchait le soir avec un sentiment de déception que le blond ne lui ait pas jeté de coup d’œil. Il le voyait dans ses rêves, même le plus court ou le plus inutile, et il lui arrivait de se réveiller les yeux humides.  

 

Un midi grisâtre, à l’heure précise du déjeuner, Harry s’assit nerveusement à la table des Gryffondor. Il tourna le regard vers les Serpentards... Merlin. Il était là.

 

« - Tu es vraiment très drôle à regarder, Harry, commenta tranquillement Hermione. Tu bouges la tête tout doucement vers la gauche, ce qui finit par te faire un cou d’une longueur incroyable, puis à un moment, tu baisses le regard et tu rebloques ta tête normalement.

 

- Une sorte de tortue, en fait, résuma Ron alors qu’il dévorait du poulet.

 

- Merci beaucoup pour ce charmant compliment, répondit Harry en haussant un sourcil.

 

- Il ne fallait pas te mettre en face de moi si tu voulais le regarder !, répliqua-t-elle avec un sourire rieur.

 

- Je ne voulais pas le regarder, justement, se défendit-il en reportant son attention sur son assiette –qu’il n’arrivait pas à vider.

 

- Il va bien falloir. Et ne recommence pas à mourir de faim !, s’écria furieusement Hermione en le voyant jouer avec sa fourchette.

 

- D’accord, d’accord !, fit-il en sursautant.

 

- Et quand esch’ che que tu te déchides à lui envoyer un hibou ?, demanda Ron en ignorant le regard dédaigneux d’Hermione. Cha’ fait trois schiècles qu’on t’a dit de le faire.

 

- Je ne sais pas, répondit-il avec lassitude. Et ça ne fait qu’une semaine.

 

- Et demi, précisa-t-il.

 

- Je ne sais pas quoi lui dire... On ne se connait même pas !

 

- Et bien voilà, dit Hermione.

 

- Voilà quoi ?

 

- Demande-lui des renseignements !, expliqua-t-elle.

 

- Hermione, je ne vais pas lui envoyer un questionnaire !, dit Harry en éclatant d’un rire nerveux.

 

- Ce n’est pas ce que je voulais dire, se corrigea son amie en levant les yeux au ciel. Comme Ron a dit la semaine dernière, il faut que vous organisiez des rendez-vous. Propose-lui un lieu de rencontre !

 

- Je pense qu’il faut attendre de se recroiser pendant les cours, l’interrompit-il calmement. C’est plus sûr.

 

- Pas faux, admit-elle. Ce n’est pas comme si ça faisait des jours que vous vous croisez en cours. Mais l’occasion arrive : on a justement Métamorphose avec eux après. En tout cas, c’est vraiment étonnant.

 

- De quoi ?, demanda-t-il.

 

- La vitesse à laquelle ça va. L’intérêt qu’il manifeste pour toi. Â»

 

Harry s’apprêtait à avaler une bouchée de purée lorsqu’il se rendit compte de ce qu’elle venait de dire et le temps se mit sur pause. Mais oui... A bien y réfléchir, c’était complètement anormal. C’est vrai, il réalise pleinement qu’il est amoureux –ce qui a mis très peu de temps- et même pas quelques heures après, Malefoy cherche à l’embrasser ? Il y avait quelque chose qui ne collait pas. C’était beaucoup trop facile. Et pourquoi comme par hasard, Malefoy était lui aussi de l’autre côté au même moment que lui ? Car il fallait savoir que Malefoy était un tombeur depuis des années déjà. Il est sorti avec tellement de filles qu’on ne les compte même plus ; celles-ci ne manquaient d’ailleurs jamais de le faire savoir aux oreilles de chaque élève qui croisait leur route. Alors comment un tel changement, brutal, inhabituel et complètement dingue, était-il possible ? Il tourna la tête vers Malefoy. Il... souriait. Mais ce n’était pas un sourire identique aux précédents : c’était un sourire vil.

 

« - PUNAISE DE MERLIN ! Â», explosa-t-il brusquement en frappant sur la table.

 

Ron sursauta et renversa son assiette sur ses genoux et Hermione faillit se noyer dans son jus de citrouille.

 

« - Mais t’es malade !, pesta Ron en tentant d’essuyer la sauce du poulet sur sa robe tandis qu’Hermione toussait bruyamment, le menton trempé.

 

- Harry, dit Hermione d’une voix étranglée, tu peux... Peux nous dire ce qui... Qu’il t’arrive encore ?!

 

- C’est du n’importe quoi, c’est bidon, c’est complètement idiot, je ne pige RIEN et je suis un ABRUTI FINI ! Â», répondit-il en se levant férocement et en faisant trembler toute la table.

 

Harry se rendit compte que la Grande Salle était plongée dans un long silence de par son soudain accès de rage. Il soupira avec fureur.

 

« - Vous avez pas fini de vous préoccuper de ma vie, tous autant que vous êtes ?! Â», hurla-t-il en voyant tous les regards éberlués.

 

Quand est-ce qu’ils allaient lui lâcher les basques ?! Il en avait par-dessus la tête que tout Poudlard décrypte chacun de ses mouvements. Il arracha son sac et sortit d’un grand pas du réfectoire en se retenant de claquer les portes –ce qui aurait été physiquement impossible et lui aurait valu une superbe honte.

 

Il ne savait même pas pourquoi cette soudaine vague de colère l’avait rendu dingue ; c’était sûrement le fait de constamment douter. Il avait vu de la méchanceté et de la moquerie dans le regard métallique du blond, il en était sûr. Mais il était aussi sûr de devenir à moitié maboul. Et s’il l’avait mal interprété ? Et s’il l’avait bien interprété, est-ce que ce qui s’était passé après le cours de Potions n’était qu’un guet-apens, un horrible piège destiné à le couler au plus profond du Lac Noir ? Mais le regard qu’il avait eu, cette main si douce, ça avait été tellement sincère.

 

Ceci dit, depuis qu’il avait réalisé qu’il était amoureux de lui, son cerveau avait la fâcheuse tendance de se tourner et de tout mélanger. Et à le faire vigoureusement exploser sans qu’il ne puisse rien retenir.

 

Harry se secoua la tête. C’était une bien mauvaise idée d’être amoureux de Drago Malefoy. Il avait peut-être rêvé, après tout. Oui, il avait mal compris ; Malefoy n’avait jamais sûrement cherché à l’embrasser, il ne faisait que jouer avec les sentiments d’Harry –bien trop voyants. Ce qui expliquait que le blond ne lui avait pas reparlé ou même frôlé depuis.

 

Après s’en être entièrement persuadé, il alla en Métamorphose et se rendit compte que la cloche n’avait pas encore sonné et que la classe était déjà ouverte. Il s’assit à sa table habituelle et sortit son manuel, qu’il commença vaguement à lire. Ça lui ferait sûrement du bien de penser à autre chose qu’à ses sentiments am... Haineux envers Malefoy. Oui. Haineux. Pas un autre mot. C’est bien, Ry-ry.

 

« - Je rêve où tu te Grangerises, Potter ? Â»

 

Harry faillit balancer le livre de toutes ses forces dans le visage de l’arrivant. 

 

« - Qu’est-ce que tu révises pour que ce soit si important ? Â», demanda Malefoy en s’asseyant à côté de lui.

 

Harry se demanda s’il rêvait –enfin, cauchemardait aurait été plus exact- ou si Malefoy était réellement en train d’engager la conversation.

 

« - Métamorphose Â», répondit-il froidement alors que son cÅ“ur s’enflammait.

 

Merlin. Cet abruti de blond allait faire capoter son plan de persuasion personnelle quant à ses sentiments envers Malefoy. Ressaisis-toi, crétin ! Tu le hais !

 

« - On a un examen ?, demanda le Serpentard sans se rendre compte qu’il y avait une véritable guerre mondiale dans la tête d’Harry.

 

- Non, répondit-il le plus sèchement possible.

 

- Alors pourquoi tu le fais ?, insista le blond.

 

- Et pourquoi est-ce que t’es encore là, à toujours ramener ta fraise ? Â», demanda Harry avec rage –dans son esprit, des chevaliers firent tomber ceux de l’armée adverse.

 

Le blond ne vacilla pas sur la question.

 

« - Pourquoi t’as explosé un boulon tout à l’heure, au juste ?, fit-il en posant nonchalamment le coude sur la table.

 

- A vrai dire, je ne sais pas vraiment Â», avoua Harry, assez déconcerté, en haussant les épaules.

 

Harry avait l’impression qu’une voix hurlait dans sa tête quelque chose comme « FUIS ! Â» ou encore « CE N’EST PAS NORMAL DE PARLER COMME ÇA AVEC MALEFOY ! IL N’EST PAS LE MÊME ! Â» Son camp, la haine, commençait à fatiguer sérieusement contre l’évidence émotionnelle.

 

« - T’as filé les jetons à toute la Grande Salle Potter, si tu veux le savoir. Â»

 

Apparemment, Malefoy s’était rendu compte que leur conversation devenait trop personnelle et avait eu bon sens de rajouter un « Potter Â» toujours aimable.

 

« - Merci de me le dire, Malefoy, répondit-il les yeux toujours fixés sur son livre, mais je me fiche totalement des futurs cauchemars de Parkinson. Â»

 

Le Serpentard eut un petit rire, puis un long silence s’installa. Harry, pour se donner une contenance, se contenta de tourner les pages en quête d’avoir quand même un fond sonore. Il se sentait rougir progressivement. Boum, trois cavaliers de moins. Ferme-là, conscience !

 

« - Ça ne sert à rien de me faire croire que tu révises, Potter, dit-il avec une sorte de panache. Tes yeux sont fixes depuis que je suis arrivé.

 

- Tu n’as pas répondu à ma question tout à l’heure, l’évita Harry en regardant enfin Malefoy. Qu’est-ce que tu fais là ?

 

- J’étais... Curieux.

 

- Curieux de quoi, au juste ?, demanda-t-il en levant un sourcil.

 

- De voir quelle serait ta réaction après notre... Bagarre de la dernière fois. Â»

 

Cette fois, Harry sut clairement qu’il devenait aussi écarlate que l’intérieur d’une pastèque. Son cÅ“ur s’emballa à toute allure et la température de son visage ne fit que s’empirer lorsqu’il vit Malefoy sourire avec un air de « Je-le-savais Â». Il fut tellement pris de court qu’il en oublia sa colère et sa théorie du tout-est-bidon. Il sut d’avance qu’il avait perdu la bataille.

 

Il tenta de dire quelque chose, un changement de sujet, une réplique ironique, mais il n’arriva qu’à sortir un grognement rauque. Sa gorge avait repris l’habitude de faire un nÅ“ud de marin. 

 

« - C’est ce à quoi je m’attendais, en quelques sortes, continua-t-il tranquillement.

 

- Hrm... ?

 

- T’es vraiment un type bizarre, Potter, dit Malefoy en fixant son regard argenté droit dans les yeux émeraude d’Harry, un léger sourire narquois sur les lèvres. D’un côté, tu peux être le brave Gryffondor et de l’autre, le timide rougissant. Â»

 

Harry fulmina intérieurement de se faire marcher sur l’égo sans rien pouvoir y faire. Il ne pouvait simplement rien dire tant il était fasciné par les yeux du blond. Cependant, il finit enfin par réussir à ouvrir la bouche –après avoir s’être levé et avoir détourné le regard à contrecœur.

 

« - Et toi, c’est quoi ta réaction après notre bagarre de la dernière fois ?

 

- Devine, Potter, répliqua-t-il en se levant à son tour.

 

- J’ai pas envie de jouer aux devinettes, répliqua-t-il difficilement en regardant ses pieds.

 

- C’est pourtant, simple, non ? Â»

 

Il se résigna à relever la tête et retint un mouvement de surprise : Malefoy était à quelques centimètres de son visage. Ça va trop vite, sombre imbécile, recule-toi immédiatement, c’est louche... Tu n’en n’as absolument pas envie de toute manière. Bien sûr que non. Ou peut-être un peu.

 

« - Il faut croire que je n’arrive pas à comprendre la simplicité, murmura Harry avec un demi-sourire en ignorant la voix de la Raison qui l’embêtait sérieusement.

 

- Quand je dis que t’es un type bizarre. Â»

 

Et sans prévenir, Malefoy glissa sa main sur sa joue et plaqua ses lèvres sur les siennes. Harry eut l’impression d’un énorme feu d’artifice dans son estomac et une vague de bonheur dément le fit à son tour prendre la nuque du blond, leurs bouches s’embrassant maintenant avec passion. Malefoy le plaqua contre le mur, approfondissant ainsi leur baiser, sa main se baladant dans ses cheveux bruns en bataille. Harry n’avait jamais connu quelque chose d’aussi merveilleusement ensorcelant et ne put empêcher ses propres doigts de défaire les cheveux du Serpentard, un peu trop lisses à son goût. Il sentit Malefoy sourire à ce contact et sa main descendre de ses cheveux pour arriver vers le milieu de son dos, déclenchant en Harry un frisson qui lui parcourut la colonne vertébrale. Ils se détachèrent lentement l’un de l’autre pour reprendre leur respiration, après quoi Harry n’attendit plus longtemps pour reprendre sa bouche d’un baisé enflammé. Son seul désir était de le faire encore et encore, de ne plus jamais s’arrêter.

 

« - C’est peut-être pas si mal d’être un type bizarre Â», répondit finalement Harry dans un souffle après qu’ils se soient dégrafés.

 

Malefoy eut à nouveau un léger rire.

 

« - Pourquoi maintenant ?, demanda Harry.

 

- Je n’ai pas eu l’impression que ça te déplaise, répliqua le blond avec une lueur malicieuse dans les yeux.

 

- Je n’ai pas dit ça, répondit-il en rougissant légèrement. Mais ça va étrangement vite. C’est vrai, il y a quelques temps de ça tu me haïssais et maintenant ce n’est plus le cas. Du moins, j’en ai l’impression.

 

- Il y a quelques temps je te haïssais ? Bordel, Potter, ça fait un an que j’attends ça, protesta Malefoy en fronçant les sourcils.

 

- Un an ?, répéta Harry avec ébahissement.

 

- Et quelques mois, ajouta-t-il. Alors je ne sais pas si la patience est un de tes traits de personnalité, mais ce n’est très certainement pas le mien, donc je pense que ça explique la foutue soi-disant rapidité de la chose. Parce qu’à mon avis, Potter, t’as rarement été aussi lent », termina-t-il avec un demi-sourire.

 

La cloche sonna et les ramena à la réalité. Harry l’ignora et décida de se vider l’esprit avec ce qui le tracassait.

 

« - Mais tu es sorti avec des filles l’année dernière !

 

- Un prétexte pour ignorer ça, répondit le Serpentard en fixant sa bouche.

 

- Mais, commença Harry, tu...

 

- Oh, ferme-là Â», grogna Malefoy avant de l’embrasser à nouveau.

 

Harry n’aurait plus jamais dit un mot si le prix à payer était celui-ci.

 

« - Hum hum », résonna une voix quelques instants plus tard.

 

Il recula brutalement et crut se fendre le crâne contre le mur tandis que Malefoy s’écarta d’un grand pas.

 

« - Je suis désolée, bredouilla Ginny d’un ton plus dur qu’excusable en regardant ailleurs, mais il faut que vous sachiez que tout un troupeau arrive vers cette classe. Car au cas où vous auriez oublié, il y a cours. Bonne journée à vous», finit la rouquine en tournant le dos.

 

Effectivement, à présent qu’ils avaient réalisé qu’ils n’étaient pas seuls dans le château, on pouvait entendre un joyeux brouhaha se rapprocher de la salle de classe.

 

Le premier élève –Ernie Macmillan- entra dans la classe, rapidement suivi par les autres. Malefoy jeta un regard impassible à Harry et retourna à sa place habituelle, à l’autre bout.

 

Ron et Hermione entrèrent dans la classe et Harry les appela vivement, impatient de leur dire ce qui s’était passé.

 

« - Quoi encore ?, aboya Hermione d’un air excédé qui ne lui collait pas. Est-ce que c’est encore pour crier, pour t’excuser de ton instabilité émotionnelle, ou pour nous faire mourir d’un moyen ou un autre ? Parce que quelle que soit ta décision, non merci ! Â»

 

Harry s’arrêta net, perplexe. Il ne s’était pas attendu à se faire incendier.

 

« - Et tu tombes des nues, en plus !, ajouta-t-elle en voyant son air de totale incompréhension. C’est Sainte Mangouste qui se fiche de la charité ! Tu... »

 

Elle s’apprêtait à continuer de lui crier dessus lorsqu’elle vit le visage de son meilleur ami.

 

« - Harry ? Il s’est passé quelque chose !, dit-elle en perdant totalement son ton énervé. Ce n’est quand même pas...

 

- Si, la coupa-t-il avec un sourire gêné.

 

- Merde Â», commenta intelligemment Ron lorsqu’il comprit.

 

Hermione se retint de bondir dans la classe et se contenta de le prendre hystériquement par les épaules.

 

« - Qu’est-ce que tu vas dire à ça, hein, Monsieur Je-pète-des-câbles-en-m’inventant-des-scénarios-pessimistes ?, dit-elle en relevant le menton d’un air impérial.

 

- Je crois que je ne peux plus vraiment rien dire, sourit-il en baissant les yeux.

 

- Expliques-nous TOUT !

 

- Ouais, enfin, on peut se passer des détails, précisa Ron en regardant ailleurs.

 

- Hem... T’inquiète pas pour ça, Ron, répondit Harry en toussotant, je comptais vous en épargner.

 

- Très aimable à toi, j’insiste Â», le remercia Ron en paraissant soulagé.

 

Durant le cours de Métamorphose, Harry dût calmer Hermione à plusieurs reprises car elle trépignait sur sa chaise à chaque fois qu’il avançait un nouvel élément â€“ce qui était très inhabituel de sa part.

 

« - Ça signifie que vous deux... Ça y est ?, chuchota-t-elle avec des étoiles dans les yeux.

 

- Comment ça ?, demanda-t-il en relevant un sourcil. Oui, il me semble que c’est plutôt clair, on s’est em...

 

- Je veux dire, coupa-t-elle en levant les yeux au ciel, c’est officiel ? Vous êtes ensemble ?

 

- Pourquoi est-ce que ça te fais autant d’effet ?, fit Ron avec perplexité. On dirait que cette histoire t’intéresse plus que toutes les autres histoires d’amour du monde.

 

- C’est parce que ça change des relations bateau et que je suis contente pour Harry !, dit Hermione en le fusillant du regard. Alors ?

 

- Et bien en fait, je n’y ai pas trop réfléchi, répondit honnêtement Harry. Mais je ne veux pas que ça se sache. Â»

 

Ron fit la grimace à cette décision qu’Harry trouvait pourtant intelligente.

 

« - Ça risque de ne pas plaire à Malefoy d’être dans l’ombre, s’expliqua le rouquin.

 

- Pas sûr qu’il veuille dévoiler à tout Poudlard qu’il n’a en fait jamais été le bourreau des cœurs féminins, dit Harry en jetant un regard au blond qui travaillait avec ennui. Et qu’il est avec celui qu’il est censé avoir toujours détesté.

 

- Pas faux, admit-il en fronçant des sourcils. Ça ferait un de ces bordels...

 

- Il aurait des ennuis avec les Serpentards et moi aussi, dit-il en se raidissant.

 

- Sans compter la Gazette du Sorcier qui ne manquerait pas de placarder le scoop partout, remarqua habilement Hermione.

 

- Je les avais oubliés, ces journalistes, grommela-t-il.

 

- A la limite, dit Ron, ça prouverait qu’ils se sont copieusement gourés sur ton compte, par rapport à toutes tes  soi-disant conquêtes.

 

- Je préfère encore ça que de voir écrit sur le Ministère « Harry Potter est gay Â», assura fermement Harry.

 

- Tu arrives enfin à le dire ?, remarqua-t-il. Bravo, vieux !

 

- Mr Weasley, vous aurez tout le loisir de discuter et de féliciter qui vous voulez après les heures de cours, répliqua McGonagall d’un air sévère. En attendant, veuillez vous concentrer sur le cours. Â»

 

Ron enfonça sa tête dans ses épaules et se mit rapidement à écrire, ce qui fut un excellent prétexte pour ne pas lui répondre.

 

Harry tourna la tête vers le blond, qui releva la sienne et fit un minuscule sourire. Il lui sourit en retour et il se demanda comment est-ce qu’il avait fait pour ne pas avoir remarqué avant que Malefoy était diablement beau.  

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