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Chapitre 4: Le réveil de l'Aigle

 

J’ouvris les yeux. Grand lit ?! Rideaux rouges ?!

 

Puis tout me revint. Poudlard, le Choixpeau, Gryffondor, la colère de Peter et cette histoire de conte à la noix. Mais sur ce dernier point, ce ne pouvait être qu’un rêve. Oui, je suis bête ! Après tout, qui n’avait jamais rêvé d’être un héros ? D’être connu ? Je m’étais fait du souci pour rien. Quelle heure était-il d’ailleurs ? 6h45. Les cours débutaient à 8h. Apparemment, toutes mes colocataires dormaient profondément.

 

Après avoir pris une bonne douche avoir vêtu l’uniforme de l’Ecole (aux détails rouge et or), je descendis silencieusement dans la salle Commune où déjà, deux ou trois élèves bavardaient, non sans les yeux remplis de sommeil. Ethan et Hugo étaient peut-être déjà dans la Grande Salle !

 

Mais lorsque j’y entrai, je me rendis compte qu’il était peut-être encore tôt. Il n’y avait vraiment pas grand monde et mes amis n’étaient pas là. En revanche, à la table des Serdaigle, Peter déjeunait silencieusement et détourna immédiatement le regard sitôt après avoir croisé le mien.

 

Je m’assis à la table, où des toasts, des œufs, du bacon, du pain, de la confiture, du beurre et d’avantages de choses m’attendaient.

 

« - Regardez qui voilà. Tu t’es levée tôt de ton nid on dirait Â», cingla une voix dédaigneuse.

 

C’était Scorpius Malefoy, accompagné de ses amis à l’air aussi mauvais que lui.

 

« - Pour te répondre, sache qu’au moins j’ai le temps de me préparer et de me doucher convenablement au lieu, en guise de shampooing, d’étaler deux tonnes et demi de gel sur les cheveux, répliquai-je.

- Tu vas regretter amèrement ce que tu viens de dire !, lâcha Scorpius qui avait perdu de sa superbe. Tes petits copains ne sont pas là pour te défendre, contrairement à moi.

- Mais contrairement au sale mioche que tu es, Automne à un grand frère et je te prie de croire que ça fait une sacré différence. Â»

 

Peter était tout à coup arrivé et d’un regard de tueur, fixait Scorpius qui était bien plus petit et frêle que lui –Peter n’était pas l’un des batteurs de l’équipe de Quidditch de Serdaigle pour rien.

 

« - On se calme, je taquinais Automne, répondit Malefoy d’un ton doucereux mais dont le visage s’était aussitôt pétrifié. Allez, on s’en va, conclut-il en s’adressant à ses amis de son air supérieur. On se recroisera, l’Aigle Triste. Â»

 

Il m’adressa un regard noir accompagné d’un sourire mauvais. Ce n’était pas vrai ! Encore cette histoire d’Aigle ! Soit c’était le plus long rêve que je n’ai jamais fait, soit ce n’en n’était pas un... Mais je commençais à réaliser que c’était la réalité.

 

« - Peter ? dis-je avant qu’il ne parte sans rien me dire. Merci. Â»

 

Il m’adressa un simple signe de tête et repartait lorsque j’ajoutai précipitamment :

 

« - Peter, attend ! Je ne comprends pas... Qu’est-ce que c’est que cette histoire d’Aigle Triste ? Es-tu au courant de quelque chose ? Tout le monde m’appelle comme ça... Â»

 

Son regard se pétrifia et il me fixa, comme stupéfié. Il ouvrit la bouche, la referma et fit une chose que je ne l’avais jamais vu faire : il éclata en sanglots, me serra dans ses bras et me répéta : « Je suis désolé, tellement désolé... Â» Puis s’enfuit en courant, me laissant bras ballants. Il me laissait là, seule à ma table, alors qu’il venait de s’effondrer  dans mes bras et de quitter la Grande Salle. Je n’en pouvais plus. Il me fallait résoudre ce mystère. Mais par Merlin, c’est-ce que ça signifiait ? Peut-être la bibliothèque était-elle ouverte ?

 

J’ai toujours connu tous les contes possibles et imaginables, comment alors ne pouvais-je connaître une histoire qui... Me concernait ? Alors, sans avoir rien mangé je courus trouver la bibliothèque avec l’aide des tableaux.

 

« - Excusez-moi, la bibliothèque n’est pas encore ouverte, m’informa Mrs Pince la bibliothécaire à l’air strict.

- A quelle heure ouvre-t-elle ?, demandai-je essoufflée. C’est très urgent.

- Elle n’ouvre qu’à 8h30. Vous êtes ?

- Automne Hayleen.

- Miss Hayleen, en quoi consiste cette urgence ?, interrogea Mrs Pince dont le teint avait légèrement blanchi mais dont la voix ne cillait pas.

- J’ai besoin de résoudre un gros problème à l’aide d’un Conte en particulier.

- Vous êtes née-moldue ?, demanda-t-elle avec un étrange espoir dans le regard.

- Non... ?, répondis-je surprise d’une telle question.

- Je trouve cela très étonnant alors, dit-elle d’une voix piteuse, qu’une famille de sorciers ne possède pas les Contes de Beedle le Barde.

- Je... Je connais énormément de contes dont ce fameux ouvrage, mais je n’ai pas entendu parler d’un en particulier que tout le monde connaît et que j’ai besoin moi aussi de connaître, tentai-je d’expliquer. Il s’agit... de l’Aigle Triste.

- Miss, me répondis la bibliothécaire qui cette fois était d’une pâleur de neige, ce conte est situé dans la Réserve... Il était, avant-hier, vendu partout mais depuis quelques heures seulement il a été interdit de vente lorsque l’on a découvert que... que l’héroïne de l’Aigle Triste existe. Il vous faut l’autorisation d’un professeur pour le lire.

- Madame, déglutis-je légèrement impatiente, je... Il s’agit de moi, n’est-ce pas ?

- En effet, cela est  quasiment totalement probable, confirma Mrs Pince qui semblait sur le point de s’évanouir.

- Et pourquoi a-t-il été interdit ?

- Je... Je ne peux vous le dire.  Je n’en n’ai pas la capacité. Je crois qu’il vaut mieux que vous le lisiez. Â»

 

Elle m’ouvrit la porte et alla fouiller dans la Réserve, les jambes tremblantes. Qu’allai-je découvrir ? La vieille dame posa sur la table un livre poussiéreux qui ne semblait pas dater de la première jeunesse.

 

« - Voici le conte. Je vous en prie, ne m’en voulez pas, il ne s’agit là peut-être que de simples similitudes... Â»

 

Je m’apprêtais à l’ouvrir lorsqu’elle me stoppa net, le regard implorant.

 

« Je... Je ne peux pas. Vous ne devez pas le lire. C’est trop risqué.

- Mrs Pince... ce conte me concerne peut être et...

- Justement, il n’en n’est jamais bon d’en savoir trop.

- Je vous en prie, lui demandai-je d’un ton aussi implorant. Tout le monde semble connaître ce récit, sauf moi...

- Navrée, Miss Hayleen. Les répercussions pourraient être terribles. A présent il faut que vous sortiez, déclara-t-elle d’un ton légèrement tremblant mais sans répliques. Vos cours commencent dans dix minutes. Â»

 

Mais qu’est-ce que tout ça voulait dire ? Je ne comprenais plus rien. Tout était mélangé en une bouillie infâme. Poudlard commençait bien, tiens.

Je rejoins la Grande Salle et m’assieds aux côtés d’Ethan.

 

« - Automne, où étais-tu ?, s’écria Hugo l’air très inquiet. On a cru que tu étais malade.

- J’étais à la bibliothèque, déclarai-je avec le sourire le plus joyeux du monde. Je discutais avec Mrs Pince sur les matières à Poudlard !

- Automne, pourquoi nous mens-tu ? Â», demanda cette fois Ethan le ton sec.

 

Je crus tomber des nues. Mes petits numéros ne bernaient vraiment pas Ethan, mais cette fois aussi Hugo semblait sceptique. C’est vrai, pourquoi je ne leur disais rien ?

 

Car j’avais peur. Peur de faire confiance. Mon sourire s’évanouit aussitôt.

 

« Je suis désolée. Mais je ne comprends rien de ce qu’il se passe !, m’emportai-je. D’abord cette admission à Gryffondor, ensuite ce prof complètement fou, et ce conte de l’Aigle Triste ! Mrs Pince semblait sur le point de s’écrouler et a refusé que je lise le récit auquel tout le monde me dit liée, mon propre frère en 6ème année s’est effondré en pleurs quand je lui en ai parlé ! Dites-moi franchement, vous aussi : connaissez-vous cette fichue histoire ?! Â»

 

Mes amis restèrent silencieux devant ce soudain éclat de colère.

 

« Je... ne pensais pas que ça se passerait ainsi, ajoutai-je en retenant mes larmes.

- Automne, me répondit doucement Hugo en me prenant la main, mes parents n’en n’ont jamais parlé. Je te l’assure.

- C’est la même chose pour moi, ajouta Ethan dont le regard était rassurant et extrêmement reposant. On fera tout pour démêler ce sac de nÅ“uds, c’est juré. En attendant, c’est notre premier jour à Poudlard. Alors calme-toi et profite juste de l’instant, d’accord ? Ce conte n’est qu’une histoire. Si ça se trouve, tout le monde te prend pour un personnage juste parce qu’il te ressemble sur certains points. Mais au pire, ce n’est qu’un récit.

- Ethan, bégayai-je du même ton que lui, j’ai eu le temps de voir la couverture... Il y avait un dessin.

- Un dessin ?, demanda Hugo.

- Le dessin d’une jeune fille rousse aux cheveux bouclés et aux yeux verts.

- Ce n’est pas rare en Irlande, rit-il doucement.

- Mais une cicatrice en forme de goutte sur l’épaule droite, c’est unique.

- Une cicatrice en forme de goutte ?, sourit Hugo d’un air amusé. Qu’est-ce que ça à voir avec toi ? Â»

 

Alors, d’un geste tremblant, je découvris mon épaule droite. Sur le haut de celle-ci était placée une délicate cicatrice semblable à une larme que l’on aurait dessinée.

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