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Chapitre 3: Une arrivée inattendue

 

« - Par la moustache du grand Filandreux ! Vous... Vous êtes Automne Hayleen ?! Â»

 

Je relevai la tête d’un mouvement si brusque que je faillis me craquer la nuque : un grand homme, les yeux exorbités et vêtu d’une longue robe verte, me dévisageait d’un air abasourdi –par ailleurs, à présent, il n’était pas le seul. Devenue rouge écarlate, je tentai de répondre :

 

« - Haem... Oui, je... Â»

- Fantastique ! Fantastique ! Je suis enchanté de vous connaître Miss Hayleen !

- De même, je...

- Je suis le professeur  Coon, s’exclama-t-il d’un air ravi tandis qu’il me serrait toujours vivement la main. Je vous enseignerai les Potions ! J’espère que cela vous plaira !

- Cela ne fait aucun doute, professeur, je...

- Excusez-moi Miss, j’ai une potion sur le feu. Au plaisir de vous revoir ! Â»

 

Je n’eus même pas le temps de le saluer qu’il était déjà parti. Déconcertée, je dis à Hugo et Ethan :

 

« - Ce qu’il était étrange ! Comment connaît-il mon nom ? Et comment se fait-il qu’il paraisse aussi excité... ?

- Je n’ai pas plus de réponses que toi, Automne, me répondit Ethan aussi déconcerté que moi. Â»

 

Hugo se contenta d’un haussement d’épaules, la mine interloquée. Ce qui se passe n’est pas normal. D’abord mon admission à Gryffondor alors que toute ma famille a toujours été à Serdaigle, puis l’excitation de cet homme à me voir... Vraiment, cette école cache bien des surprises.

 

« - Automne, regarde ! Â», me souffla Hugo, le regard en direction de la table des professeurs.

 

Le professeur Coon paraissait excité comme une puce et il parlait vivement avec le professeur à sa droite, une drôle de femme affublée de grosses lunettes, d’un châle et d’une quantité astronomique de bracelets, de bagues et de colliers qui paraissait abasourdie. Quant à la Directrice, elle me regardait fixement. Lorsqu’elle croisa mon regard, elle me fit un petit sourire puis se leva.

 

« - Bienvenue à tous, bienvenue à Poudlard ! Je suis ravie d’accueillir encore une fois tant de nouveaux élèves. Et bienvenue pour une nouvelle année à Poudlard à ceux qui étaient déjà là l’année précédente. Cette année, nous accueillons également un nouveau professeur : le professeur Coon ! Il vous enseignera les potions Â», dit-elle avec un petit sourire tandis que le professeur se levait sous les applaudissements –et me fixait avec un grand sourire. 

 

Elle continua son discours sous les regards encore éberlués des premières années. Tous paraissaient aux anges –et je le suis également, malgré les évènements étonnants qui se sont passés en à peine trois quarts d’heure. Le professeur McGonagall, qui malgré son statut de directrice continuait d’enseigner la métamorphose, avait conservé son air strict.

 

« -... Que le banquet commence ! Â», termina-t-elle en claquant dans ses mains.

 

Aussitôt, des dizaines de plats apparurent sur la table. Des pommes de terre, du poisson, de la viande, de beaux poulets rôtis... Incroyable. Hugo trépignait d’excitation. Quant à Ethan, il conservait son air mystérieux et les étoiles dans ses yeux bleus.

 

« - Automne ! Je peux te parler quelques instants ? Â»

 

Peter affichait un air interdit et me fit signe de le suivre dans le couloir. Devant mon air hésitant, il ajouta d’un sourire bien plus rassurant : 

 

« - Ne t’inquiète pas, c’est juste pour 5 minutes. Â»

 

Je le suivis alors en lançant un petit signe à Hugo et Ethan.

 

« - Automne, peux-tu me dire ce qu’il se passe ?! Â», me dit Peter la voix légèrement nerveuse.

 

Je ne m’étais pas attendue à des reproches !

 

« Pardon ?!, m’écriai-je l’air stupéfait.

- Tu vois très bien ce que je veux dire. D’abord le Choixpeau qui t’envoie à Gryffondor,  ensuite le professeur à l’air complètement dingue qui hurle presque en te voyant...

- Peter, je n’en n’ai absolument aucune idée !, m’écriai-je.

- As-tu demandé au Choixpeau de t’envoyer à Gryffondor ?, trancha Peter comme si ce n’était pas une question.

- Peter, enfin !, lui réponds-je choquée. Je... Je n’ai rien fait pour que ça arrive ! J’ignorais même qu’on pouvait demander ! Pour moi, le Choixpeau nous envoie là où nous devons être ! Et tu l’as bien entendu ! Et tu m’as bien vue ! Je n’ai pas ouvert la bouche !

- On peut le demander par pensée !

- Je n’y crois pas, fis-je cette fois d’un ton énervé. Tu essaies de trouver des excuses ! Ce n’est pas ma faute si le Choixpeau m’a envoyé à Gryffondor, d’accord ? Je n’ai rien fait pour ! Je m’attendais à être à Serdaigle ! Peut-être que le Choixpeau s’est trompé, mais ce n’est en aucun cas ma faute ! Quant au professeur Coon, je n’ai strictement aucune idée du comment du pourquoi il a réagi de cette manière ! Peter, si tu voulais tant être à Gryffondor, alors tu n’avais qu’à demander au Choixpeau !, ajoutai-je des larmes dans la voix. Mais ne me traite pas de cette façon comme si j’étais en faute alors que je suis complètement perdue ! Â»

 

Sur ce, je tournai les talons et le plantai-là. Mais quelle mouche le pique ?! Oui, j’ai ressenti une pointe de culpabilité après m’être assise à la table des Gryffondor. Peter a toujours rêvé de pouvoir s’y asseoir et je me souviens de sa déception. Mais je ne l’ai pas décidé.

 

« - Automne, est-ce que ça va ?, m’interrogea Hugo l’air inquiet.

 

- Oui, ça va, ne vous en faites pas, mon frère se demande pourquoi j’ai été envoyée à Gryffondor, c’est tout Â», conclus-je avec un sourire.

 

Hugo sourit à son tour, rassuré mais je vis dans les yeux d’Ethan qu’il n’était pas dupe. J’ai beau avoir toujours eu le soi-disant talent de cacher ce que je ressentais vraiment derrière des sourires ou des rires, cela ne passe pas avec Ethan. Je sentais son regard traverser mon âme. Heureusement, à cet instant, la Directrice claqua à nouveau ses mains et les tables furent débarrassées de tous plats, remplacés aussitôt par de savoureux desserts. Hugo semblait décidément avoir hérité de la gourmandise légendaire de son père ! C’était si délicieux que l’espace d’un instant j’en oubliai ma dispute avec Peter.

 

« - A présent, déclara la Directrice devant tous les visages conquis du repas, les premières années sont priés de suivre le préfet de leur Maison. Â»

 

Nous nous levâmes, impatients d’aller à nos dortoirs. Notre préfet, un garçon à l’air strict, nous clama haut et fort de le suivre. Je croisai, en sortant de la Grande Salle, Peter, qui ne m’accorda aucun regard. Je ressentis son ignorance comme un pieu dans le cœur.

Nous arrivâmes, après avoir marché longuement –j’espère me souvenir du chemin-, devant une porte-tableau illustrée d’une grosse dame qui chantait plus que faux. En nous voyant, elle s’arrêta brusquement et demanda au préfet le mot de passe. Celui-ci répondit d’une voix claire :

 

« - Katepi Gargatis. Â»

 

La porte s’ouvrit et nous découvrîmes un grand salon, aux couleurs rouges et or, à l’air confortable et chaleureux. Des canapés étaient disposés çà et là, et une cheminée dont le feu crépitait donnait de la profondeur au salon.

 

« - Vous vous trouvez dans la salle commune des Gryffondors. C’est ici que vous êtes invités à rester le soir, à faire vos devoirs, à lire ou à exercer toute autre activité –tant qu’elle reste correcte. Le dortoir des filles est en haut à droite. Celui des garçons en haut à gauche. Toutes vos affaires y sont déjà installées. Si vous avez des questions, n’hésitez pas, je suis là. Â»

 

Puis il partit en souriant. En baillant, Hugo murmura :

 

« - Je suis vraiment fatigué. Le temps de défaire mes valises et d’installer mes affaires je crois qu’il vaut mieux que j’y aille de suite.

- De même, confirma Ethan d’un air décidé.

- Je crois que je vais faire comme vous, les garçons !, confiai-je en baillant à mon tour. Â»

 

Je saluai mes amis et ouvrit la porte de mon dortoir : une pièce ronde avec 6 lits à baldaquin, chacuns à côté d’une commode et d’une table de chevet. Bien sûr, elle était aux couleurs de Gryffondor. Je ne pus éviter un sentiment de culpabilité en pensant que Peter avait toujours rêvé d’y être –dans celui des garçons. Mais je chassai cette idée d’un mouvement de tête. J’étais encore seule. J’ouvris ma valise et commençai à ranger lorsque la porte s’ouvir et 5 filles entrèrent et aussitôt, se présentèrent toutes : Emma Hopkins, une jolie rousse ; Wendy Daged, une blonde à l’air suffisant ; Laura Gidley, une brune qui paraissait calme ; Audrey White, une blonde aux cheveux courts et Cassandra Jay, une grande brune aux cheveux bouclés qui avait l’air d’être la chef de la bande. Je me présentai à mon tour :

 

« - Automne, Automne Hayleen. Â»

 

Aussitôt, leur regard se figea et leur bouche s’ouvrit comme un « O Â» parfait. Seule Cassandra, qui malgré tout afficha un air surpris, se renfrogna presque aussitôt.

 

« - Tu... Tu es vraiment Automne Hayleen ?, s’exclama Emma.

- Et bien... Oui ?, répondis-je d’un air effaré.

- C’est dingue, tu existes vraiment !,  renchérit Laura. Â»

 

Mais que se passe-t-il, bon sang ?! Pourquoi me connaissaient-ils ? Je n'étais pas connue ! Je ne voulus pas d’explication pour le moment et me contentai d’un petit sourire avant de retourner ranger mes affaires. Les filles retournèrent également à leur tricot, non sans l’air béat. Cassandra s’installa à côté de mon lit et m’adressa un petit sourire mais qui n’avait pas l’air très sympathique.

Après avoir tout rangé, extenuée, je tirai les rideaux de mon lit et éteins la lumière. Alors que je fermai les yeux, des tiraillements dans mon ventre m’empêchaient de me détendre : mais qu’est-ce que ça signifie, par Merlin ?! Peut-être suis-je en train de rêver. Un rêve bien réaliste, mais un rêve quand même. Soudain, un des rideaux de mon lit s’ouvrit et Cassandra me chuchota d’une voix un peu rauque :

 

« - Tu ne sais pas qui tu es, hein ?

- Comment ça, je ne sais pas qui je suis ?!, fis-je offusquée. Je ne suis pas folle, merci !

- Et pourtant, tu ne connais même pas le trait principal de ton nom Â», souffla-t-elle.

 

Je pouvais sentir son sourire moqueur. Elle continua :

 

- Tu ne sais même pas que tu es l’héroïne du Conte le plus connu de tous !

- Pardon ?!, m’étouffai-je sidérée. Un Conte ? Quel conte ?

- Bonne nuit, l’Aigle Triste Â», conclut-t-elle en fermant le rideau.

 

L’Aigle Triste ? Comment ça, l’Aigle Triste ? Oui, c’était un rêve. Ce ne pouvait être qu’un rêve. Et pourtant, mon ventre se tordait d’une telle force... Je finis par m’endormir, la peur et l’incompréhension ayant fini par m’achever. 

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