top of page

Chapitre 18: Le match de Quidditch

 

Samedi après-midi arriva très vite. Ce matin-là, je m’étais réveillée plus déterminée que jamais, même après avoir passé une nuit à me retourner dans mes draps. Ignorant le nœud dans mon estomac, j’avais pris une bonne douche chaude avant de terminer mes devoirs dans la Salle Commune en attendant mes amis.

Il n’y avait pas que les Gryffondor ou les Serpentard à être excités comme des puces. Tous les élèves, pour le premier match de la saison, attendaient le Quidditch avec une impatience indissimulée, ce qui me rendait davantage nerveuse que je ne l’étais déjà. Nous nous devions de gagner le match, je me devais d’attraper le Vif d’Or. Je voulais prouver aux Serpentard, qui ne perdaient jamais une seconde pour me rabaisser, que je n’étais pas ce qu’ils croyaient. Pas l’Aigle Triste, mais Automne Hayleen. Et j’allais faire gagner le match coûte que coûte.

Dans la Grande Salle, au déjeuner, on ne parlait que de ça. Les élèves pariaient sur le score, sur Qui-attraperait-le-vif-d’or et les Serpentard et les Gryffondor exhibaient fièrement leurs écharpes et bonnets aux couleurs de leur Maison. Même les professeurs semblaient un peu plus joyeux qu’à l’accoutumée. Le professeur Londubat, directeur de notre Maison, m’observait avec espoir. Quant au directeur de Serpentard, le professeur Salas –le professeur de Sortilèges, un homme grand et fin un peu sec-, il se contentait d’observer les membres de sa Maison avec un sourire effacé.

 

Heureusement, aujourd’hui, contrairement aux jours précédents, le temps était avec nous. Carter n’avait d’ailleurs cessé de le répéter. Malgré son poste de Capitaine, il était particulièrement stressé et dans son coin, je le voyais souvent répéter le plan et la stratégie qu’il avait préparée depuis la formation de l’équipe. Néanmoins, il ne s’empêchait pas de clamer en public qu’il avait formé « une équipe redoutable Â» et que Serpentard n’avait aucune chance. 

Je venais de quitter mes amis pour rejoindre les vestiaires où Carter nous avait donné rendez-vous afin de « faire le point final Â» avant le match. En attendant de recevoir mon balai, une Flèche d’Argent, Miss Pierce avait été autorisée à me prêter le sien, ce qui était plutôt exceptionnel puisque j’aurais dû avoir un balai de l’école –et n’aurait même pas pu acheter le mien. Mais la Directrice avait fait preuve de beaucoup de clémence à mon égard.

 

« - Très bien !, dit Carter une fois que nous étions tous là.  J’espère que vous êtes en forme et motivés parce que comme vous le savez, c’est le premier match de la saison –et qui-plus-est, contre Serpentard. Avec la stratégie que j’ai mise en place, il ne sera pas difficile de marquer et d’avancer les points, jusqu’à ce qu’Automne attrape le Vif. Victoria, Gale et Meryl, ajouta-t-il aux trois Poursuiveurs, n’oubliez pas ce qu’on a dit : l’attaque bien évidemment, mais la défense est aussi importante. Attention au soleil. Clark et Nate, dit-il aux batteurs, donnez toute votre puissance mais bien évidemment, attention lorsque nos chers attrapeurs passent pas loin. Enfin, Automne, sourit-il à mon attention, sois bien concentrée et garde l’œil vif –ce qui, d’après les entraînements ne sera pas un problème. Allez tout le monde, il est maintenant temps de se changer et de rejoindre le terrain ! Â», termina-t-il en claquant dans ses mains.

 

En revêtant la robe rouge et or et les protections, je sentis mes muscles s’engourdir. Il ne fallait surtout pas qu’ils se transforment en guimauve, sinon je ne pouvais même pas espérer monter sur mon balai.

 

« - Pas trop inquiète, Automne ? Â», demanda Victoria avec un sourire rassurant.

 

Victoria Strikes était une Gryffondor en cinquième année. Elle avait de beaux cheveux longs et lisses qui encadraient un visage ovale aux traits fins. Elle était, en d’autres termes, très jolie. Elle débordait d’énergie et son caractère de feu forgeait une sérieuse détermination qui terrifiait quiconque s’opposait à elle. Mais elle était d’une nature gentille et n’avait pas hésité, durant les entraînements, à me booster.

 

« - Beaucoup, on va dire, dis-je avec un sourire crispé.

- Ne t’en fait pas, dit-elle. Ça va bien se passer. Tu as du talent, on croit tous en toi. Mais je dois quand même te prévenir de quelque chose que Carter n’a pas précisé, cet imbécile, rit Victoria en conservant un air sérieux. L’attrapeur des Serpentard n’est pas tendre et vraiment bon. Je ne doute pas que tu sauras attraper le Vif, mais j’ai peur qu’il tente de te faire tomber de ton balai. Donc fais attention à toi, d’accord ?

- Merci de m’avoir prévenue Â», la remerciai-je avec un sourire.

 

Je faisais la fière, du style « Au moins, ça ajoute un peu de piquant au jeu Â», mais en réalité, ça m’avait encore plus tordu le ventre. Mais je ne me laisserai pas faire.

Nous étions maintenant prêts. Nous attendions juste encore un peu, avant d’entrer sur le terrain, le temps que Miss Pierce vienne nous prévenir. Victoria discutait tranquillement avec Meryl Flown, une brune de quatrième année au sourire franc et l’air aussi déterminé que son amie. Clark et Nate Walter, les jumeaux Batteurs en sixième année, riaient. Carter, lui, répétait sans cesse le plan d’attaque et de défense.

 

« - Toujours un peu stressant, le tout premier match Â», sourit Gale.

 

Gale Hopkins –dont la sœur était Emma, une de mes camarades de dortoir- était un sixième année de grande taille et musclé –il avait été Batteur avant d’être Poursuiveur. Il avait une masse de cheveux châtain clair et des yeux noisette rassurants. Il avait été gentil avec moi pour m’intégrer dans l’équipe étant donné qu’ils se connaissaient déjà tous. On aurait pu penser qu’il était populaire et toujours accompagné d’amis mais, à ma grande surprise, Gale était plutôt solitaire. On le voyait rarement avec plus de deux personnes. Ce qui ne l’empêchait pas, bien au contraire, d’être sociable et amical. Il avait été le premier, après Carter, à me souhaiter la bienvenue dans l’équipe. Et contrairement aux autres, il n’avait jamais fait allusion à mon autre nom, ce qui me le rendait plus sympathique encore.

 

« - D’autant plus que Victoria m’a dit que l’Attrapeur de Serpentard est particulièrement redoutable, répondis-je.

- Ne t’en fais pas pour ça, dit-il en haussant les épaules. Il n’est redoutable que par son physique imposant et ses manières brutales mais en dehors du terrain, c’est une véritable tâche, ajouta-t-il –ce qui me fit éclater de rire. Tu n’as rien à craindre, tu es intelligente. Tu peux facilement l’avoir par exemple, avec la feinte de Wronski. Â»

 

Je la connaissais bien. C’était d’ailleurs une de mes feintes préférées, souvent utilisée par les joueurs professionnels. Toujours incroyable à regarder. Il s’agissait simplement, en tant qu’Attrapeur, de faire croire à l’autre qu’on avait vu le Vif au ras du sol. L’autre suivait, et il suffisait alors d’attendre d’être vraiment bas pour remonter en flèche. L’Attrapeur adverse n’avait alors pas le temps de réagir et s’écrasait au sol.

 

« - Comment ça s’est passé, pour ton premier match ?, demandai-je.

- C’était il y a trois ans, quand j’étais encore batteur, raconta Gale, l’air nostalgique, en prenant appui sur son balai. J’étais complètement paniqué. J’avais peur de rater les Cognards à chaque fois, ou de les envoyer dans la tête des Poursuiveurs de l’équipe, bref de complètement rater. Mais après tous ces entraînements, j’étais prêt et le match s’est tellement bien passé qu’on a gagné. Alors même si je tremblais de partout, je savais faire et j’ai réussi. Â»

 

Il termina par un sourire réconfortant, auquel je répondis à mon tour par un sourire.

 

« - Tout est prêt, à présent !, s’exclama soudainement Miss Pierce, venue de nulle part.

- C’est parti Â», me murmura-t-il.

 

Je serrais mon balai tellement fort que j’aurais pu en casser le manche. Je suivis le reste de l’équipe jusqu’au terrain, ou une ambiance surexcitée régnait, alimentée par les cris et les encouragements des élèves dans les tribunes. D’immenses banderoles, sur lesquelles « Allez Gryffondor ! Â» ou « Les Serpentard les meilleurs ! Â» était écrit, flottaient dans l’air, portées par quelques élèves. Les autres brandissaient leurs écharpes en guise de drapeau.

 

« - L’équipe Gryffondor entre sur le terrain !, s’exclame le commentateur – Liam Blake, un ami de Peter- avec joie. Les Serpentard font leur entrée à leur tour ! Â»

 

L’équipe adverse marchait sur le terrain avec résolution tout en nous jetant des regards mauvais. En croisant celui d’un garçon trapu à l’expression particulièrement hostile, je devins aussitôt qu’il était l’Attrapeur. J’avais beau me répéter dans la tête ce qu’avait dit Gale, il n’avait pas l’air d’une tâche vu comme ça. Je sentis la boule dans mon ventre grossir.

 

« - Miss Pierce les rejoint au centre du terrain !

- Bonjour tout le monde, dit l’intéressée avec un grand sourire. J’attends, comme d’habitude, du fair-play de la part de tous !

- Le vif d’Or est libéré ! Je vous rappelle que sa capture rapporte 150 points et met fin au match. Miss Pierce lance le Souaffle !, dit Liam. Le match commence ! Â»

 

C’est parti. C’est un Serpentard qui attrape le Souaffle, bientôt repris par Meryl. Tout ça, commenté par Liam. Je me mets en hauteur afin de pouvoir repérer le Vif d’Or plus facilement. Carter m’avait conseillé de ne pas me précipiter à chaque coin du terrain mais plutôt d’attendre qu’il se présente.

 

« - Hopkins passe le Souaffle à Flown, repris par David !, commentait Liam. Ouch ! Le cognard envoyé par Walter –Nate, pas Clark- frappe Vance en plein ventre. Retournement de situation ! Strikes en profite pour reprendre le Souaffle à David et... MARQUE ! 10 points pour Gryffondor ! Â»

 

Les rugissements des Serpentard ne se firent quasiment pas entendre sous les hurlements d’allégresse des Gryffondor et les applaudissements des autres élèves soutenant notre Maison. Carter félicita rapidement Victoria puis se reconcentra sur les buts. Par la suite, Gale marqua, suivi par un autre but de la part de Meryl puis encore une fois de Victoria. Le compteur de Serpentard affichait toujours zéro. Ceux-ci étaient si furieux qu’ils en perdaient la concentration. Quant à moi, je cherchais toujours des yeux la moindre trace du Vif d’Or mais il n’y avait toujours aucun filet doré à l’horizon.

 

« - En attendant, nous pouvons constater que le Vif d’Or n’a pas encore décidé de pointer son nez ! Hayleen et Greeks sont à l’affut ! Tandis que le Souaffle navigue toujours entre les mains de Parker et Flown. Le score est de 40 à 0 pour Gryffondor ! Oh oh oh, ça se gâte ! Parker et Wilson gagnent du terrain en se passant le Souaffle et... Wilson marque ! 10 points pour Serpentard ! Â»

 

Ce premier but pour Serpentard déclencha une frénésie palpable dans les tribunes. Les élèves brandirent leurs écharpes aux couleurs vertes et argentées, hurlant des encouragements tandis que les Gryffondor ronchonnèrent. Alors que je regardais Carter s’énerver d’avoir encaissé le Souaffle, une balle ronde et dorée vola devant mes yeux. Le Vif d’Or ! Sans plus attendre, je m’élançai à sa poursuite.

 

« - Hayleen a vu le Vif d’Or !, s’écria Liam. Greeks s’élance à sa poursuite ! Â»

 

Il zigzaguait de droite à gauche, descendait, remontait... Heureusement, le balai de Miss Pierce avait une maniabilité et une vitesse qui frôlaient la perfection.  J’évitai plusieurs fois de justesse des joueurs de Serpentard et me risquai à jeter un Å“il derrière moi : Greeks me suivait et... PAR LA BARBE DE MERLIN ! Il cherchait à attraper l’arrière de mon balai ! Je descendis en piqué, puis remontai en chandelle pour l’éloigner de moi tout en suivant le Vif. Il était tout proche. Je tendis la main, j’allais l’attraper... lorsqu’une violente pulsion stoppa mon balai. Précipitée en arrière, je me rattrapai de justesse d’une main, pendue dans le vide.

 

« - FAUTE ! FAUTE ! FAUTE ! Â», rugirent les Gryffondor.

« - En effet, gronda Liam, c’est une énorme faute pour les Serpentard de la part de Greeks qui a essayé de faire tomber Hayleen en attrapant son balai. Penalty pour Gryffondor ! Â»

 

Je remontai sur mon balai, une main sur la poitrine, essayant de calmer mon cœur qui battait à toute vitesse.

 

« - Est-ce que ça va, Automne ?, demanda Gale, arrivé en trombes.

- Oui, ça va, merci, soufflai-je avec un sourire. Mais maintenant, j’ai perdu le Vif d’Or de vue.

- Quel sombre imbécile, ce Greeks !, vociféra Victoria. Si je l’attrape, il passe la tête la première dans les buts !

- Ne t’inquiète pas, Vic, dit Meryl. Greeks est déjà en train de se faire laminer par les Serpentard, ricana-t-elle. Automne, ne te laisse pas faire ! 

- J’essaierai, en tout cas.

- Je vais lui faire manger ses chaussures !, grogna Carter.

- En attendant, on a un penalty, dit Meryl. Il faut assurer et ça nous fera 50 à 10. Â»

 

Après s’être assuré que j’allais bien, ils retournèrent à leur poste. Je jetai un Å“il en direction de Greeks : il me fixait d’un air mauvais au possible. Je lui répondis par la pareille, bien décidée à ne pas me laisser faire. Non, mais ! Pas de pitié pour quelqu’un qui avait essayé de me faire sauvagement tomber !

 

« - Et c’est Hopkins qui a le Souaffle en main !, commentait Liam.

- Allez, Gale, murmurai-je en croisant des doigts.

- Il tire et... MARQUE ! 10 points pour Gryffondor ! Â»

 

J’applaudis à m’en briser les mains. Les supporters hurlèrent en un tumulte fracassant, nous encourageant davantage que nous ne l’étions déjà. Les regards partagés avec les Serpentard étaient très clair : pas de pitié.

 

« - Le jeu reprend ! Flown passe le Souaffle à Strikes, récupéré par Wilson et reprit par Hopkins ! Le jeu est endiablé ! Â»

 

Greeks semblait fouiner dans tout le terrain. Il n’avait pas vu... Le Vif d’Or, juste sous son pied! Sans plus attendre, je fonçai sur lui. Croyant à une attaque, il descendit en piqué.

 

« - Hayleen fonce sur Greeks ! Mais... Oh ! Ce n’était pas une attaque ! Hayleen est complètement à l’envers ! Et... Elle a attrapé le Vif d’Or! GRYFFONDOR GAGNE ! Â»

 

On aurait pu penser que les tribunes allaient s’écrouler sous le poids des Gryffondor sautant de partout, en criant et en riant de joie. A l’inverse, les Serpentard semblaient s’être enterrés sous leurs bancs tout en nous fusillant du regard.

Je brandissais la minuscule boule dorée dans ma main, un grand sourire incapable d’être retenu plaqué sur mon visage. Je n’avais jamais été aussi fière de moi, je crois bien.

 

« - Tu es géniale !, me félicita Gale en souriant à pleines dents.

- Je le savais ! Je le savais !, sautait Carter en me serrant dans ses bras.

- Incroyable !, s’écria Victoria en applaudissant avec les autres. Comment as-tu fait pour te retourner et réussir à avoir le Vif d’Or la tête en bas ?

- A vrai dire, je n’en n’ai absolument aucune idée, ris-je le cÅ“ur rempli de bonheur. Vous êtes des joueurs excellents ! 50 points contre 10 ! Â»

 

Nous étions heureux tandis que l’équipe adverse était repartie en maugréant. Greeks s’arrêta soudainement, se retourna vers moi et cracha :

 

« - On n’en n’a pas fini, Hayleen ! Â»

 

J’ignorai sa menace. Peu m’importait, surtout Greeks. Le plus important, le plus génial, c’est qu’on avait gagné ! Sous les applaudissements qui faisaient trembler tout Poudlard, nous retournâmes dans les vestiaires.

 

« - Après une bonne douche, on fêtera ça dans la Salle Commune !, s’exclama Victoria.

- Toujours prête à faire la fête, la Strikes, grimaça Meryl –ce qui fit rire tout le monde. Mais c’est une très bonne idée.

- Tu es toujours partante ma petite Flown !

- Je savais que j’avais formé une équipe du tonnerre, se félicita Carter l’air fier. On va gagner tous les matchs cette année, c’est certain !

- Avec nous, c’est une évidence Â», dirent Nate et Clark avec un clin d’œil.

 

Nous dûmes courir pour traverser la foule qui nous empêchait de passer afin d’aller prendre une douche. J’étais juste bien. J’avais attrapé le Vif sous le nez –ou plutôt le pied- de Greeks, et on avait ainsi gagné. Et en même temps, les 50 points marqués par Gale, Victoria et Meryl nous avançaient davantage dans le score. On avait gagné 200 à 10 !

 

« - C’était juste FANTASTIQUE à regarder, Automne !, s’écria Hugo une fois que je fus redescendue propre dans la Salle Commune où rien n’aurait pu entacher la joie.

- Comment tu t’es retenue de justesse à ton balai après l’attaque de cet horrible Serpentard !, dit Ethan des étoiles dans les yeux. Et que tu t’es retournée complètement pour attraper le Vif d’Or sous son pied !

- Je me suis dit qu’il ne fallait pas laisser passer ça, ris-je.

- On a croisé ton frère, dit Hugo. Il nous a dit de te féliciter de sa part !

- J’irai le voir après la fête Â», répondis-je.

 

Car il était impossible pour moi de sortir pour l’instant. Félicitée de toutes parts, on m’interdisait tout simplement la sortie. Clark et Nate avaient apporté des quantités astronomiques de bonbons qu’ils avaient étalés un peu partout. Il y avait de la musique, des rires, en bref une bonne humeur inépuisable.

Ethan, Hugo et moi pûmes enfin sortir de la pièce.

 

« - Ils débordent d’énergie, soufflai-je.

- Les Serpentard aussi. Â»

 

Scorpius était arrivé de nulle part.

 

« - Qu’est-ce que tu fais là ?, demanda sèchement Ethan.

- Pas la peine de m’agresser, répondit tranquillement Malefoy en levant un sourcil hautain. Vous faites un bruit pas possible. J’étais venu voir au cas où il y aurait eu un incendie, afin d’observer le spectacle.

- Le seul incendie présent est la joie dans notre cœur, répliqua Hugo avec colère. Vous ne pouvez pas le voir, toi et tes amis Serpentards, avec votre cœur de pierre.

- Quel poète, ça m’en ferait presque venir la larme à l’œil, dit Scorpius avec un rictus arrogant.

- Laisse tomber tes sarcasmes, rayai-je. Qu’est-ce que tu viens faire ici ?

- Te dire que nous n’étions pas tous comme Greeks.

- Pardon ?, fis-je décontenancée.

- Nous ne sommes pas tous des crétins, répéta-t-il en s’appuyant contre le mur. Même si toute la Maison à envie de te tuer, nous ne pouvons que reconnaître que vous avez bien joué. Â»

 

Il tendit la main. Je la regardai comme une idiote, bras ballants, ne sachant pas quoi faire.

 

« - Ce n’est pas une invitation à devenir amis, Hayleen, grogna le blond la main toujours tendue. Juste une manière de te féliciter. Â»

Ethan me jeta un regard en biais. Je savais ce qu’il aurait dit si j’avais été la seule à entendre : « Ne le fais pas, Automne ! Ça cache quelque chose ! Il veut sûrement te faire passer un accord sous-jacent, sournoisement et par la poignée de main, tu le valides ! Â» alors qu’Hugo aurait dit « C’est mauvais, ça, c’est mauvais... A tous les coups, il va essayer de t’électriser ou de te briser la main avec un mauvais sort... Â» Moi, je ne savais pas trop quoi en penser. Ce n’était pas une demande très récurrente chez Scorpius, de féliciter quelqu’un. Surtout moi. Je partageais l’avis silencieux d’Ethan mais, malgré tout... Je serrai la main qu’il me tendait. C’est là qu’il me tira précipitamment vers lui pour me chuchoter à l’oreille :

 

« - Fais gaffe à Greeks, Hayleen. Â»

 

Puis il me lâcha et repartit comme si de rien n’était, avant qu’Ethan ne lui bondisse dessus.

 

« - Verdict ?, demanda celui-ci les sourcils froncés en direction des escaliers où le blond venait de disparaître.

- Verdict..., dis-je, Scorpius Malefoy est décidément un garçon bien étrange. Â»

bottom of page