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Kill Your Darlings - John Krokidas 

 

 

Kill Your Darlings (KYD) est un drame tiré d'une histoire vraie, retranscrit à l'écran par John Krokidas et sorti en 2013 (pas encore en France). Le film est très difficile à résumer -je reviendrai grandement sur ce point plus bas- mais je vais faire de mon mieux. En 1944, des étudiants de l'université Columbia se réunissent par leurs mêmes idées, notemment quant à la poésie, et se battent entre fraude et complicité pour écrire et diffuser leurs principes (hautement détestés par les professeurs de l'université). Bien sûr, il y a en arrière-plan le meurtre  commis par un des étudiants ; ce qui ne fait en aucun cas l'office d'une enquête puisqu'on connaît le tueur dès la toute première scène : le film retrace ce qui s'est passé avant le meurtre.

 

Par où commencer? KYD est sincèrement l'un des films les plus fascinants et complexes que j'ai pu voir et prend sans hésiter une place de choix dans mes films favoris. La complexité des personnages est intense, et Dane DeHaan (qui interprète magnifiquement bien Lucien Carr, dit "Lu") est sublime dans le film. A noter que Daniel Radcliffe (qui joue Allen Ginsberg) à également un excellent jeu d'acteur -puisque prouesse internationale, je n'ai pas pensé une seule fois à Harry Potter en regardant le film, prouvant bien que c'est un véritable acteur qui sait se metre dans la peau de n'importe qui malgré ses nombreuses années passées dans celle d'un sorcier.

 

Comme je l'ai précisé précédemment, KYD est fascinant et divinement complexe ; pour vous dire, il m'a tellement marqué lorsque je l'ai vu (pas plus tôt qu'hier soir) que j'ai mis énormément de temps à le décrocher de ma tête et à me décider à dormir -ayant fait et refait le film dans ma tête, analysant chaque infime détail et me repassant en boucle les scènes les plus poignantes.

 

Sincèrement, ce film dont le style très particulier ne plaira pas à tout le monde est à revoir plusieurs fois pour comprendre la mentalité la plus compliquée du film : celle de Lucien Carr. Au premier abord, on peut penser qu'il ne s'agit que d'un étudiant intelligent et arrogant ; mais, par la suite des événements, il devient de plus en plus difficile de lui attribuer des adjectifs "fixes" et on a un jugement confus, 

 

 

partagé entre la question s'il est bon ou mauvais, s'il joue le rôle de manipulateur ou de manipulé. Il s'agit du personnage le plus important de l'histoire, bien que l'on suit le parcours d'Allen, ce qui je pense est parfaitement intentionnel et d'ailleurs très bien pensé. On n'aura la réponse qu'à la fin du film.

 

Quant à la BO, de Nico Muhly, elle ne m'a pas particulièrement marquée car elle est un peu effacée dans le film ; cependant, j'ai pris le soin d'en réécouter quelques morceaux et j'aime beaucoup. Il y a essentiellement des musiques diégétiques (à l'intérieur des scènes), servant à placer l'histoire dans l'époque grâce à l'utilisation des vinyles et autres musiques d'époque. En parlant du contexte, je le rappelle la Seconde Guerre mondiale, il n'est que très peu mentionné ; le seul vrai lien que nous avons sont des enregistrements d'un ami d'un des étudiants à la guerre -et qui n'occupent que deux scènes. 

 

Il y a eu quelques remarques sur des scènes choquantes (dans le sens cachez-les-yeux-des-enfants) présentes dans le film ; personnellement, je n'en note que 3 et elles sont très courtes en durée -je pense que ce qui gêne le plus les gens, ce que je trouve ridicule, est que deux de ces scènes "choquantes" soient entre deux homosexuels. Il y aurait alors en tout 4 scènes dites "impudentes", selon certaines personnes dont le fait de voir deux homosexuels s'embrasser serait bien plus inconvenant qu'entre hétérosexuels. Je ne me lancerai pas dans ce débat, mais si vous êtes ouverts d'esprit, cette scène de bisou ne vous posera pas plus de problème que dans un autre film. Après, il est vrai que trois scènes peuvent être assez dérangeantes mais je vous rassure encore une fois, elles ne trainent pas en longueur (elles ne durent que quelques secondes).

 

En bref, c'est un film incroyablement captivant que je vous conseille de voir ; mais comme je l'ai dit plus haut, le style cinématographique de Krokidas sur Kill Your Darlings est très particulier et ce n'est pas le genre de film qu'on regarde sans grande attention. Il faut savoir être attentif et aimer ce qui touche au fond de la psychologie des personnages.  

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